Montpellier – Marseille : Petit choc entre amis

Girard (entraineur de Montpellier) : « Les supporters marseillais c'est comme le chiendent, ça pousse partout ! » - -
Attention, interdit aux enfants. « On n’est pas des suceurs de Marseillais. D’ailleurs, si on peut les niquer, je serai heureux. » Ainsi parlait Louis Nicollin, dit Loulou, président emblématique de Montpellier, à la silhouette et au verbe gargantuesques, en septembre, avant le déplacement de ses joueurs au Vélodrome. Le match, comptant pour la 6e journée de L1, avait accouché d’une pluie de buts (six). Score final, 4-2 en faveur de l’OM. Lucho (31e), Niang (34e), Cissé (39e), Diawara (50e) pour Marseille ; Belhanda (75e), Camara (88e) pour Montpellier.
Ce soir-là, les joueurs de René Girard n’avaient certes pas exaucé le vœu de leur président, mais ils avaient offert du spectacle. Comme souvent entre les deux formations sudistes. Les confrontations entre Montpellier et Marseille renvoient immanquablement au match légendaire de l’été 1998. Au Stade-Vélodrome, menés 0-4 à la pause, les Olympiens de Rolland Courbis reviennent pour l’emporter sur le fil (5-4) sur la bande à Jean-Louis Gasset. Sous le choc, le président Nicollin lance à feu son homologue marseillais, Robert-Louis Dreyfus : « Maintenant, tu peux te taper une bonne sègue ! ».
Nicollin : « Avec cette équipe, pas besoin de Viagra »
Cette saison, le promu a fière allure. Six défaites seulement en vingt-et-un matches, quatrième équipe à domicile, sixième à l’extérieur, dauphin de Bordeaux avec 39 points : le Montpellier Hérault Sporting Club n’a vraiment rien d’une formation de L2 égarée à l’étage supérieur. « C’est un promu et on ne les attendait pas, mais ils n’ont rien volé, déclare, admiratif, Didier Deschamps. Ils étaient programmés pour se maintenir, ils le sont pratiquement, et ils ont logiquement de nouvelles ambitions. » L’entraineur provençal déplore une nouvelle fois l’absence de Brandao, blessé, mais il devrait pouvoir compter sur Mandanda.
Certes, René Girard craint Niang comme « un vrai poison, certainement le meilleur attaquant en France », décrit un collectif olympien « très costaud devant comme derrière, sans faille » et parle d’un adversaire « qui joue le titre ». Mais ce samedi, le candidat au titre, c’est l’équipe de l’ancien sélectionneur des Espoirs. Quitte à froisser les excellentes relations entre les deux clubs (le défenseur marseillais Garry Bocaly vient d’ailleurs d’être de nouveau prêté au MHSC).
Avec son amalgame de vieux grognards (Delaye, Dernis, Jeunechamp), de jeunes formés au club (Belhanda, Aït-Fana, Jourdren) et d’étrangers (Spahic, Montano, Costa), Montpellier a ranimé la flamme du public de la Mosson. « Je ne connais pas le secret de René, mais avec cette équipe, à 66 ans, applaudit Nicollin, je bande sec, pas besoin de Viagra. » Ce soir, les 34 000 places seront partagées entre supporteurs locaux et fans de l’OM, assurément nombreux dans l’Hérault. Car comme dit Girard : « Les supporters marseillais c'est comme le chiendent, ça pousse partout ! » Sur le terrain comme au micro, les Montpelliérains ne sont jamais à court de formules…