Montpellier: Michel Mézy ouvre la boite à souvenirs pours les 10 ans du titre

Le 20 mai 2012, Montpellier devenait champion de France grâce à une victoire 2-1 à Auxerre. Dix ans plus tard, le club s’apprête à fêter cet événement. Dix-huit joueurs seront présents samedi soir à La Mosson à l’occasion du match contre le Paris Saint-Germain, le dernier de la saison à domicile. Olivier Giroud, Younès Belhanda et Benjamin Stambouli ne seront pas là, car encore engagés dans leur championnat respectif. Mais Michel Mézy a ouvert la boîte à souvenirs pour RMC Sport, afin d'évoquer dix moments importants de cette saison mémorable.
Le jour où il s'est dit que Montpellier deviendrait champion
"Quand on a rivalisé avec le PSG à Paris (2-2 le 19 février 2012 lors de la 24e journée). J’attendais ce match avec impatience, parce que c’était un tournant et nous l’avons mieux négocié que ce que je pouvais penser. Sur ce match-là, on avait été supérieur au PSG. Je me suis dit, tu tiens la dragée haute au PSG alors pourquoi pas. Il y a des possibilités mais je ne tirais pas non plus des plans sur la comète (rires). On avait fait un bon match contre notre concurrent donc ça ouvrait des horizons plutôt positifs".
Quand Louis Nicollin s'est teint les cheveux (le 12 mai)
"Pour lui, c’était la plus grande des consécrations. Je pense que cela récompense la famille Nicollin dans son ensemble et lui particulièrement. Parce que d’un club jeune, il a tout gagné: champion de Ligue 2, Coupe de France et champion de Ligue 1. Certains n’y arrivent jamais. Pour la Coupe, ça ne m’a pas surpris parce que j’étais au courant".

Le dernier match de la saison est interrompu à Auxerre à cause des jets de projectiles des supporters auxerrois énervés de descendre en Ligue 2
"Louis Nicollin m’a surpris ce jour-là. Le match s’arrête. Au bout de 25 minutes, je me dis si cela dure 45 minutes on a match gagné. Je descends de la tribune, je vais voir l’arbitre et je lui dis dans 20 minutes, on plie bagage. Et là, Loulou me dit: "Michel tu fais quoi?" Rien, je demande un point de règlement. Et là il me répond: "Ah non, on est champion en jouant. Je n’accepte pas d’être champion comme ça!" Et là, je me suis dit il est fort. C’était un moment assez extraordinaire de voir quelqu’un qui dit le jeu. Chapeau".
Quand Giroud ne veut pas tirer le pénalty contre Évian (2-2 lors de la 35e journée: Montpellier obtient un penalty dans les arrêts de jeu, Belhanda est expulsé et Giroud laisse le penalty à Camara qui le ratera)
"C'était le contraire de ce qui aurait pu se passer. Le groupe est sorti ressoudé de cet événement. Cette équipe a été plus que solidaire car il y a eu explication de texte poliment, gentiment mais sérieusement. Je n’ai pas eu peur après ce match car j’ai constaté que c’était réglé. En deux trois mouvements, l’affaire s’est arrêtée positivement. On a encore fait plus bloc par rapport à cette histoire".
Quand René Girard souhaite des mauvaises vacances à ses joueurs après la défaite à Evian qui prive le MHSC du titre de champion d’automne (défaite 4-2 le 21 décembre lors de la 19e journée).
"Il a bien fait. Ça m’a fait rire. "Un mauvais Noël". Mais bon on venait d’en prendre quatre quand même. Ça fait partie de notre saison comme lors de la trêve où certains voulaient des renforts pour compenser le départ des joueurs à la CAN. On a fait avec les jeunes qui ont explosé. On a gagné 11 matchs 1-0. Ce sont des signes qui sont forts. Sur le terrain, il y avait toujours du répondant, de la qualité et un peu de réussite avec beaucoup de joueurs formés au club comme à chaque fois que Montpellier a fait une belle saison. Il y avait cette appartenance au club".
Quand Paris gagne 3-0 à la Mosson (8e journée, le 24 septembre)
"C’était l’un des premiers tests et on en prend trois. Et Nicollin me dit: "Je te l’avais dit." Ils sont nettement supérieurs à nous, mais après ils changent d’entraîneur. C’est avec Antoine Kombouaré que Paris gagne".
Quand Aït-Fana marque à la 93e contre Lille à la 37e journée.
"Le match de Lille est le résumé de notre saison. On va prendre un but, on contre et on marque et on prend deux points qui nous font basculer. Les joueurs ont été le chercher. C’est un moment extraordinaire, un grand moment vu le déroulement du match. Quand tu gagnes comme ça dans le temps additionnel, ça veut dire beaucoup de choses. Le vent est plutôt dans le dos (rires). Et cela récompense magnifiquement la famille Nicollin et Loulou. C’est avant tout une famille. Quand je me promène dans le centre d’entraînement, que je vois Utaka, Camara, Pitau, Jourdren, Bedimo et ceux qui sont à la cellule de recrutement. Les types se mettent minables pour le club. Il y a aussi les Carotti, Rouvière, Delaye. Il y a une âme extraordinaire ici. C’est la réussite d’une famille".
Quand Laurent Pionnier fait des miracles à Lille (2e journée, victoire 1-0)
"Je me dis que le bon Dieu nous est tombé dessus (rires). L’expérience aidant, parce que je suis un privilégié de la vie, je suis dans le foot depuis l’âge de 17ans. Je me dis que les choses n’arrivent pas par hasard. Tout a été fait pour que cela arrive, il a bien travaillé mais il avait du passer par la grotte quand même (rires)"
Quand vous soulevez le trophée sur la Comédie (le 21 mai 2012)
"C’est un souvenir extraordinaire avec cette foule. C’est inoubliable. Ça veut dire qu'ils l’ont fait car je mets les joueurs en avant. Tout le monde en a profité. Des joueurs de 2e division se sont révélés, des jeunes ont explosé. On les a faits mais eux nous fait champion. Quelle vie quand même, c’est extraordinaire. Je pense énormément à celui qui est parti mais il est toujours présent et il doit être fier de ce qu’est devenu son club".