Nantes, ça rigole pas mal !

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Tout a commencé par un Harlem Shake. Masqué, Fabrice Pancrate fait son entrée dans la salle de repos nantaise dans l’indifférence générale. La suite du scénario est aujourd’hui bien connue : sur la prise suivante, tous les joueurs, d’abord peu concernés, s’agitent dans des accoutrements absurdes avant que Michel der Zakarian déboule et ne remette tout le monde en place à base de : « C’est quoi ce bordel ? ». La vidéo date de la saison dernière et révèle au grand public qu’il y a finalement de la vie au FC Nantes. Après cinq saisons léthargiques en L2, sur fond de changements d’entraîneurs et de crises sportives, les Canaris ont retrouvé de la vie en même temps que l’élite.
Et depuis, la bonne humeur ne quitte plus la Jonelière, où un « groupe de copains » est en train de réanimer une Beaujoire transcendée par le début de saison canon des hommes de Michel Der Zakarian, quatrièmes de L1. Il était devenu rare le temps où l’enceinte nantaise communiait avec son équipe. La victoire 3-0 face à Evian a pourtant été le théâtre d’un « qui ne saute pas n’est pas nantais » géant où VIP et tribune présidentielle se sont associés au reste du stade dans un mouvement de foule énorme. Depuis le début de saison, le FCN occupe le top 6 des meilleures affluences avec 28 000 personnes en moyenne. Ce vendredi, pour la réception de Lille (21h), déjà quatre tribunes (sur six) affichent complet pour suivre ce « groupe qui vit bien ». Si l’expression est souvent abusivement utilisée, elle ne parait pas usurpée dans le cas présent.
Riou : « Un groupe délirant »
« Dans le vestiaire, tout le monde rigole avec tout le monde et personne n’est mis à l’écart, explique Rémy Riou, le gardien du FCN. Je ne mange pas tous les jours avec les 25 joueurs. Mais c’est un réel plaisir d’arriver le matin parce qu’on sait qu’on va rigoler et que ça va très bien se passer. Le staff est aussi dans l’esprit et ça se passe bien avec lui. On rigole tous les jours. » Si la mode du Harlem Shake s’estompe, elle reste bien ancrée dans le vestiaire des Canaris, où Fabrice Pancrate et Lucas Deaux s’échangent à tour de rôle le masque en fin de match pour fêter les succès. Et depuis le début de saison, ils en ont souvent eu l’occasion (six victoires en dix matches).
Mais la tradition promeut aussi en chef de cri de guerre tout joueur qui inscrit son premier but en L1. C’est comme ça que l’Américain Alejandro Bedoya a entamé un chant en anglais le week-end dernier après son but à Ajaccio (1-0). Issa Cissokho avoue n’avoir rien compris, suivant le milieu de terrain dans un « yaourt » presque inaperçu. Joueurs sur le terrain, les Nantais plaisent aussi en coulisses. « Le Harlem Shake a montré une image d’un groupe qui vit très bien, poursuit Rémy Riou. C’est un groupe un peu délirant. Tout le monde a participé à ce Harlem Shake alors que ce n’était pas obligatoire. Ça prouve qu’on est tous dans l’esprit. » Le club de Waldemar Kita veut surfer sur cette vague euphorique. D’autant qu’un succès face à Lille le propulserait sur le podium.
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