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Nantes - Der Zakarian : "Il fallait que j’arrête"

Michel Der Zakarian

Michel Der Zakarian - AFP

Entraîneur du FC Nantes depuis l’été 2012, Michel Der Zakarian va quitter le club en fin de saison. Taclé par Waldemar Kita, le technicien de 53 ans répond au président nantais et évoque son avenir.

Malgré la défaite du FC Nantes contre Caen (1-2) samedi soir, l’ambiance était plutôt festive à La Beaujoire peu après le coup de sifflet final. Et pour cause, les supporters nantais disaient au revoir à Michel Der Zakarian, entraîneur du club depuis 2012. Ce mardi, celui-ci est revenu sur les raisons de son départ, sa relation avec le président Kita, avant d’évoquer son avenir.

A quel moment avez-vous décidé de dire stop ?

J’y pensais déjà en début de saison, je me suis vite demandé si cette année avec Nantes ne serait pas la dernière. Petit à petit, je me suis rendu compte qu’il fallait qu’on arrête. Ça traînait, beaucoup de bruits couraient et comme je voulais être transparent, j’ai pris la décision de l’annoncer.

Vous avez expliqué que votre entente avec le président Kita était devenue trop compliquée pour continuer...

Il ne fallait pas faire l’année de trop. J’avais rempli mes objectifs avec Nantes et j’arrivais en fin de contrat… J’ai préféré prendre la décision d’arrêter parce que je n’étais plus en phase avec le président mais c’est tout à fait normal, on ne peut pas être tout le temps d’accord avec sa direction. Même si certaines choses se sont dites, je voulais partir en bons termes et que cette histoire s’arrête de la meilleure façon qui soit. Ma fierté, c’est d’avoir ramené le club en Ligue 1 et de l’avoir maintenu trois ans d’affilée. Maintenant, je souhaite le meilleur au FC Nantes et j’espère que le nouvel entraîneur fera du bon travail et que le club retrouvera l’Europe et son lustre d’antan.

Waldemar Kita vous a notamment reproché de ne pas travailler suffisamment…

On ne peut pas s’entraîner trois fois par jour, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. M. Kita m’a donné une fonction au club. Je suis entraîneur et c’est moi qui dirige les séances, qui planifie la saison, … Je comprends qu’il ne soit pas content aujourd’hui mais je pense qu’on a bien travaillé et que j’ai tiré le maximum du groupe que j’avais.

" Il y a des joueurs qu’on vous impose aussi "

Etait-il impossible que votre aventure avec Nantes continue ?

Dans ma tête, c’était acté qu’il fallait que j’arrête. Même si aujourd’hui on ne se parle plus beaucoup avec le président, il y a eu une période où on communiquait beaucoup et je n’ai pas senti cette flamme pour continuer. Quand ça ne colle plus, il faut savoir s’arrêter. On est des grands garçons, il a une soixantaine d’années, moi j’ai 53 ans, il faut rester tranquille. J’ai beaucoup de respect pour M. Kita. Il a beaucoup investi dans le club et il a permis au FCN de rester à un très bon niveau. J’ai essayé de faire mon travail du mieux possible et il faut que l’on se quitte en bons termes, il n’y a pas d’esclandre à faire. Je sais qu’il a été déçu par ma communication mais c’est comme ça, c’est la vie. Je le félicite pour ce qu’il a fait pour le FC Nantes et, moi, je le répète, je suis très content d’avoir fait remonter le club en Ligue 1 et de l’avoir maintenu pendant trois ans.

Avez-vous eu le sentiment de toujours tout contrôler ?

Il y a des mercatos où on ne maîtrise pas tout mais on ne peut pas tout maîtriser non plus. Il y a des joueurs qu’on peut faire signer et d’autres non. Il y a des joueurs qu’on vous impose aussi mais certains de ceux-là ont été très bons, d’autres moins performants. Ça fait partie de la vie d’un coach, il faut l’accepter, sinon, on va voir ailleurs.

Quel serait le projet idéal pour vous désormais ?

Je recherche une nouvelle aventure. J’ai envie de découvrir d’autres personnes, d’échanger, c’est ça qui est enrichissant dans notre job. Ça permet de progresser. Mais pour l’instant, c’est trop tôt. Le championnat n’est pas encore fini, le marché ne bouge pas encore. Il n’y a que Claude Puel et moi qui étions en fin de contrat. Tous les autres clubs ont un coach en place. On verra plus tard. Vous avez connu des problèmes de santé par le passé.

Vous êtes-vous déjà posé la question d’arrêter ?

J’ai des migraines ophtalmiques parfois mais ça ne m’arrive qu’une ou deux fois par an. Il faut dormir deux jours de suite et ça passe ! Je n’ai pas envie d’arrêter d’entraîner, c’est ma passion. Être au bord du terrain, gérer un groupe, amener mes connaissances, … J’ai envie de continuer !

Pierre-Yves Leroux