Nantes-Monaco : Jardim déjà sous pression

Leonardo Jardim - AFP
Il devait amener une nouvelle philosophie, du beau jeu mais conserver, voire améliorer les résultats. Mais pour l’instant, Leonardo Jardim ne fait rien de tout ça. Arrivé cet été pour remplacer Claudio Ranieri, le technicien portugais rêvait sans doute de meilleurs débuts. Au-delà d’une entame catastrophique, avec deux défaites en deux journées (2-1 contre Lorient et 4-1 à Bordeaux), c’est surtout la façon de jouer des Monégasques qui sème le doute sur les aptitudes de Jardim à faire progresser le club du Rocher, même si le Portugais demande « du temps car l’effectif est jeune ».
Arrivé avec l’étiquette d’entraîneur jeune (40 ans), aux expériences réussies à Braga, l’Olympiakos et au Sporting Portugal, et capable d’incarner un projet ambitieux, Jardim laisse les supporters de l’ASM sur leur faim. Surtout, certains de ses choix déroutent. Lors de la réception de Lorient, il avait ainsi laissé sur le banc Jérémy Toulalan et titularisé le jeune Tiemoué Bakayoko (20 ans), finalement remplacé après une trentaine de minutes. Une semaine plus tard, face à Bordeaux, Toulalan revenait dans le onze de départ avec le brassard de capitaine autour du bras. Des balbutiements sur le choix des joueurs mais aussi sur celui du système, puisque Jardim oscille entre 4-4-2 et 4-3-3.
Vasilyev : « Nous croyons en Jardim »
Si l’environnement monégasque n’est pas propice à une crise précoce, une troisième défaite, ce dimanche à Nantes (21h), mettrait quand même un peu le feu sur le Rocher. Cette semaine, Vadim Vasilyev est venu devant la presse pour éteindre les braises naissantes et réitérer sa confiance en Jardim. « On ne va pas changer la stratégie suite à deux mauvais résultats, a lancé le vice-président monégasque. Ce changement, c’est un choix stratégique. Nous allons développer un projet intelligent. Je peux le répéter encore une fois, nous croyons en Jardim. C’est pour ça qu’on a fait ce choix. On a étudié plusieurs entraîneurs, plusieurs dossiers et on croit en ce choix. »
Mais l’effectif, majoritairement composé de joueurs déjà présents l’année dernière mais amputé de James Rodriguez, parti au Real Madrid, croit-il dans le discours novateur et les méthodes de Jardim ? « Je ne me plains pas, souffle Dimitar Berbatov, qui porte sur ses épaules le poids l’attaque monégasque en attendant le retour en forme de Radamel Falcao. Ce que je veux dire, c’est que nous travaillons très bien. Evidemment, lorsqu’un nouvel entraîneur arrive dans une équipe, il a besoin de temps pour que ses méthodes et sa vision du jeu soient complètement acceptées par l’équipe. Parfois, vous avez besoin de plus de temps, parfois cela marche tout de suite. Avec nous, il faudra sûrement plus de temps pour comprendre vraiment ce que le coach veut. » Cela tombe mal car du temps, Monaco n’en a plus beaucoup.