Nice-PSG : Paris au point mort

Zlatan Ibrahimovic - -
Visage sombre. Dents serrées. Simple concentration ou, déjà, regard des mauvais jours. En plus d’être un footballeur hors-normes, Zlatan Ibrahimovic serait-il en passe de devenir un médium hors-pair ? Allez savoir. Toujours est-il que le Suédois avait la mine sombre samedi soir, sur la pelouse du stade du Ray. S’il n’a pas souri avant le coup d’envoi de la rencontre, geste de circonstance en raison de la minute de silence en hommage de l’ancien président niçois Roger Loeuillet, Zlatan n’était pas plus souriant après, une fois le match débuté. Et pour cause. Ce dernier était déjà dans le ton d’une soirée compliquée pour son équipe. A croire que le géant scandinave avait anticipé le scénario de ce Nice-PSG, jamais maitrisé par les Parisiens, finalement dominés sur le fil par les Aiglons de Claude Puel (2-1) et restant désormais sur la triste série de quatre points pris sur... quinze possibles.
Entre Parisiens et Niçois, tout se sera joué dans les vingt-cinq dernières minutes de la partie. Avant cela ? Un Paris timide, un OGC Nice plutôt vaillant mais aux velléités offensives contenues, d’abord par Jallet, devant Cvitanich (9e), puis par Alex face à Eysseric (15e). Puis un PSG plus vaillant, plus enhardi au fil des minutes, plus dominateur donc, mais jamais véritablement en mesure de transpercer les filets d’Ospina. Zlatan ? Toujours la mine sombre, encore un peu plus lorsque Lavezzi ne trouvait pas la mire suite à une frappe de l’ancien Milanais repoussée par Opsina (30e). Encore plus sombre lorsque son tir léchait le poteau droit du portier niçois (67e). Voire carrément noire, après le numéro d’équilibriste réussi par Cvitanich dans la surface aux dépens de van der Wiel et magnifié dans le but parisien par Bauthéac (76e).
Ancelotti sous pression
« Ibra » est colère. Le fait savoir d’un maitre coup franc puissant, beaucoup trop puissant pour Ospina (82e). Mais hélas, le 13e but du goleador parisien n’a pas suffi pour éviter au PSG sa deuxième sortie de route de la semaine, après son élimination mardi en quarts de finale de la Coupe de la Ligue. Alors que Ménez pense délivrer les siens, sans compter l’envolée magnifique d’Ospina (78e), qu’Ibrahimovic échappe de peu à un penalty contre son équipe pour une main en opposition d’un tir de Bauthéac (73e), c’est Nice qui se met à la fête, Cvitanitch jouant les initiateurs, Kolodziejczak les suiveurs et Eysseric les finisseurs en chef (86e). C’en est trop pour Zlatan, averti pour un geste de mauvaise humeur. Beaucoup trop pour Matuidi, qui voit rouge (2e jaune) quelques instants plus tard (90e+3). Vraiment trop pour Ancelotti qui quitte rapidement les lieux, sans un regard pour ses joueurs. « On les a sentis un peu énervés. A partir du moment où on a marqué le deuxième but, on a senti un peu de tension dans leurs propos, faisait remarquer Eric Bauthéac à l’issue du match. Ça a dérapé entre eux. »
Paris n’a pas seulement perdu pour la première fois à l’extérieur, samedi soir. Il a repositionné une inconfortable épée de Damoclès au-dessus de son technicien italien, fortement mis sous pression, selon nos informations, par les dirigeants qataris. « Carletto » doit absolument remporter la Ligue 1 cette saison. Pas facile lorsqu’on compte déjà cinq points de retard sur le leader lyonnais et que sa place sur la dernière marche du podium ne tient plus qu’à un fil. La défaite il y a un mois contre Saint-Etienne (2-1), l’élimination aux tirs au but quatre jours plus tôt en Coupe de la Ligue face à ses mêmes Verts (0-0, 5 tab 3), le camouflet à onze contre neuf contre Rennes (2-1), le coup de gueule de Zlatan Ibrahimovic à la mi-temps du match contre Troyes (4-0) et, maintenant, cette nouvelle sortie de route à Nice (2-1) : pas de doute, la crise est toujours là, à Paris. Et elle semble vouloir s’étirer au-delà du mois de novembre…