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Olivier Sadran : « L’OL n’est pas jugé à sa juste valeur »

Entretien rare du patron du TFC à quelques heures du choc avec Lyon.

Entretien rare du patron du TFC à quelques heures du choc avec Lyon. - -

Le jeune président (40 ans) du Toulouse Football Club, homme d’affaires prospère, parle très peu dans les médias. Il fait une exception avant la venue cet après-midi des Lyonnais de Jean-Michel Aulas, qu’il apprécie beaucoup.

Olivier, comment jugez-vous votre travail depuis votre arrivée à la tête du TFC en 2001 ?
Il y a une légitimité de pérennisation en L1 qui n’existait pas avant. Nous avons joué deux demi-finales de Coupe d’affilée (ndlr, l’une perdue en Coupe de France face à Guingamp (1-0) en 2009 et l’autre en Coupe de la Ligue face à Marseille (2-1) ce mercredi). Ce sont des performances que nous n’avions jamais réalisées auparavant. Quand je suis au TFC, j’arrive une heure et demie avant le match. J’aime mon vestiaire, l’odeur, le combat… qui n’est pas toujours au rendez-vous, mais j’aime l’affrontement que génère le sport.

Souhaitez-vous reproduire le modèle lyonnais, que vous admirez ouvertement ?
Je ne crois pas que l’on puisse le faire, car Jean-Michel Aulas a pris un risque extraordinaire qui a réussi. Je ne suis pas certain d’être capable de prendre ce risque-là, même si on en a pris beaucoup. A un moment donné, les besoins en trésorerie après une mauvaise année s’élevaient à deux chiffres en millions d’euros, et je les ai assumés. Les modèles ne se répètent jamais. Je ne suis pas convaincu que ce soit ce que je recherche absolument.

Même pour « 200 millions d’euros », il n’aurait pas vendu Gignac

Selon vous, le travail effectué par Jean-Michel Aulas à Lyon n’est pas assez reconnu…
Ce qu’a réalisé l’OL n’est pas jugé à sa juste valeur. L’image que les médias peuvent donner des uns et des autres est vraiment un élément incontournable. Il y a des équipes qui n’ont rien fait depuis des décennies, rien gagné, rien construit et pourtant elles sont en tête de l’audimat. Et d’autres clubs font un excellent boulot qui ne sera hélas jamais reconnu...

Pourquoi n’avez-vous pas vendu André-Pierre Gignac à Lyon l’été dernier ?
Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de parole réciproque donnée. Et c’est aussi excessivement important - qui plus est avec les deux années de crise mondiale que l’on vient de vivre -, que de temps en temps les gens reviennent aux paroles et aux actes, en mettant un peu de côté les valeurs mercantiles. On aurait pu nous proposer 200 millions d’euros pour Gignac, ça n’aurait rien changé. C’est un vrai plaisir d’avoir le luxe de respecter les engagements pris.

La rédaction - Recueilli par W.T. à Toulouse