Olmeta : « Ma fille aurait dû être dans la tribune… »

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Pascal, avez-vous eu l'occasion de voir ce documentaire ?
Non pas encore, je vais le découvrir comme vous ce soir.
Avez-vous des souvenirs de cette catastrophe ?
Je me rappelle bien de notre arrivée à Bastia, et de l’atmosphère particulière qu’il y avait. Je me rappelle très bien lorsque nous sommes descendus du bus sous les boucliers des CRS, j’ai jeté un coup d’œil en direction de cette ‘‘fameuse’’ tribune qui tenait avec des cales en bois et qui bougeait dans tous les sens.
Y pensez-vous encore, vingt ans après ?
Je ne l’oublierai jamais. On dit que le temps efface tout ou plutôt qu’il guérit toutes les blessures mais je crois qu’il y a certaines choses et certaines cicatrices que vous ne nous pourrez jamais oublier. Peut-être que moi, je finirai par oublier mais j’ai des amis qui étaient dans cette tribune et qui ont perdu un proche ou se sont blessés donc je crois qu’eux, ne l’oublieront jamais.
Vous nous apprenez dans ce documentaire que votre fille devait-être dans cette tribune ?
Oui, ça était l’un des moments les plus durs de ma vie. Lorsque j’ai appris ce qu’il se passait, je suis sorti des vestiaires et je me suis dirigé au centre du terrain. Dans la panique générale, je tombe sur mon ex-femme qui me dit « non, je n’ai pas emmené ta fille ».
Vous racontez également que ce jour-là, vous avez senti quelque chose de particulier ? Qu'est-ce que c'était ?
Comme je vous le disais, dès notre arrivée en Corse, j’avais le pressentiment étrange. C’est difficile à expliquer, vous savez, parfois vous avez ce sentiment que quelque chose est sur le point de se passer mais évidemment, jamais je n’aurais pu penser à un drame comme celui de ce 5 mai 1992…
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