OM : les 50 jours du changement

André-Pierre Gignac - -
Bien sûr, il est encore beaucoup trop tôt pour faire de cet OM un candidat au titre, voire même au podium. D’abord parce qu’il ne faut pas oublier le statut des deux premières victimes olympiennes. Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, Reims et Sochaux, respectivement 17e et 19e après deux journées et autant de défaites, semblent en effet promis à un long flirt avec la zone rouge cette saison. Ensuite parce qu’il ne faut jamais sous-estimer le poids du traumatisme. Deux ans après Knysna, les Bleus peuvent en témoigner. Mais si le chemin est encore long pour retrouver les sommets, les signes d’un renouveau ne cessent de se multiplier. Grand architecte de ce nouvel OM, Elie Baup a été nommé le 4 juillet.
Sevré de terrain pendant trois longues années, il a attaqué sa mission le mors aux dents. Certains joueurs décrivent même en privé un coach un peu stressé, tellement il est désireux de bien faire. Marqué émotionnellement par sa première au Vélodrome dimanche, le coach a fini la rencontre épuisé. « Je suis un fou de foot et être entraîneur de cette équipe, c’est fort », reconnaissait Baup après coup. A l’affût du moindre détail, l’ancien coach bordelais s’est attelé dès la fin du décrassage ce lundi à la préparation du barrage de Ligue Europa en visionnant des vidéos du club moldave du Sheriff Tiraspol, futur adversaire de l’OM jeudi. Surtout, Baup a su impliquer à nouveau des joueurs en difficulté sous l’ère Deschamps.
Gignac, le meilleur exemple
Chantre du collectif, tant au niveau du jeu que de l’esprit, Baup s’appuie aujourd’hui sur l’ensemble de son groupe. A commencer par le trio Kaboré-Cheyrou-Gignac, dont les relations avec Deschamps étaient, au pire tendues, au mieux inexistantes. On a ainsi vu l’expérimenté Benoît Cheyrou assumer son rôle de leader par de nombreuses prises de paroles en stage d’avant-saison. C’est lui qui a encouragé ses coéquipiers à congratuler André-Pierre Gignac après son but face à Sochaux dimanche. Transfiguré, « APG » a retrouvé ses réflexes en même temps qu’une place de titulaire à la pointe de l’attaque olympienne. Il a marqué trois buts en quatre matchs officiels, avec ses deux inscrits au 3e tour préliminaire de la Ligue Europa.
L’ancien banni Charles Kaboré résume l’union sacrée : « Titulaire ou pas, je dois toujours rester dans l’état d'esprit de vouloir le bien du club. Il faut être à fond dedans ». « Le groupe vit plutôt bien, on sent une solidarité, mais il ne faut pas tirer de conclusions trop vite, tempère le défenseur Rod Fanni. C’est encore fragile, il ne faut pas relâcher les détails. » Signe ultime d’une mayonnaise qui commence à monter dans la cité phocéenne, les téléphones se sont remis à sonner dans les bureaux des clubs de supporters. Au point mort depuis quelques semaines, la vente d’abonnement a repris. En cas de victoire à Montpellier dimanche (17h), il ne devrait plus rester grand-chose des 10 000 sésames encore disponibles.