OM – OL : faux-pas interdits

Faux-pas interdits pour les deux entraineurs de l'OL et l'OM ce soir au Vélodrome (21h). - -
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts lyonnais et marseillais depuis le vertigineux match nul (5-5) du 8 novembre 2009. Alors premier et deuxième, les deux Olympiques ont fait quelques bonds en arrière dans la hiérarchie. Mais avec six équipes en trois points à l’aube de cette 29e journée, les cinquième et sixième places actuelles des deux clubs ne veulent pas dire grand-chose. La rencontre du soir sera capitale pour le titre. La promesse d’un nouveau match hors norme au Vélodrome, où 3,5 buts ont été inscrits en moyenne lors des six dernières visites de l’OL ? « Honnêtement je ne l’espère pas, avoue l’entraîneur phocéen Didier Deschamps. Si les spectateurs et téléspectateurs ont été ravis, ce match à Lyon me laisse encore des regrets. Je n’oublie pas qu’à dix minutes de la fin, nous menions 4-2… »
Son homologue lyonnais a visiblement mieux digéré ce scénario à peine croyable. « On a beaucoup dit que les entraîneurs n’étaient pas contents mais je n’ai jamais dit ça, soutient Claude Puel. On avait marqué de beaux buts et j’avais apprécié. C’était juste dommage d’avoir pris ce cinquième but dans les arrêts de jeu. Mais le match était superbe, comme notre capacité de réaction. » Cette qualité qui s’était fait rare par la suite, Lyon ne décrochant qu’une victoire lors des huit derniers matchs de championnat avant la trêve.
Pour Aulas, l’OM est « ultra-favori »
Une série noire effacée par neuf rencontres sans défaite (6 victoires, 3 nuls) en 2010 et un exploit en deux actes contre le Real Madrid en Ligue des champions. « Alors que nous, on avait pris deux gifles contre les Espagnols (0-3 et 1-3 en phase de poules, ndlr) », rappelle Deschamps, histoire aussi de transférer un peu de pression dans le camp adverse, où le président rhodanien Jean-Michel Aulas a malicieusement qualifié Marseille d’« ultra-favori ». Mais c’était avant l’élimination de jeudi en Europa Ligue contre le Benfica Lisbonne. Un revers qui a laissé des traces dans les têtes et les corps marseillais, avec les blessures de Cheyrou, Koné et Abriel. Sans oublier le souvenir de l’échec de l’an passé, quand l’OM de Gerets avait quasiment tiré un trait sur le titre en s’inclinant (3-1) à domicile à quatre journées de la fin.
Dans une interview au Progrès qui a surtout fait du bruit pour ses critiques envers les anciens de France 98, Jérémy Toulalan n’a rien caché des enjeux du soir. « Si on gagne, on se rapprochera du titre, tranche l’international lyonnais. En cas de défaite, l'OM sera champion. » Reste la possibilité d’un nouveau nul qui n’arrangerait personne. « On devrait peut-être établir un nouveau barème pour le plus beau spectacle de la saison », sourit Puel, aux commandes de la troisième attaque de France (46 buts), derrière l’OM (48). Mais à neuf journées du verdict, le spectacle ne va cesser de reculer dans l’ordre des priorités...