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OM-OL : Olmeta et Anderson lancent le match

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Sonny Anderson et Pascal Olmeta, deux icônes de l’OL et de l’OM, étaient les invités de Luis Attaque ce mardi sur RMC, à la veille du choc entre les deux équipes au Vélodrome, qui donnera à la Ligue 1 un nouveau leader.

Sonny, Pascal, lequel des deux clubs vous a le plus marqué ?

Sonny Anderson : C’est toujours celui où on gagne des titres. J’ai passé peu de temps à Marseille (1993-1994), mais c’était intense car c’est là que je me suis fait connaitre du public français. Mais quand on remporte un titre avec club, surtout le premier depuis 40 ans (la Coupe de la Ligue en 2001, ndlr), c’est normal que ce soit ce qui marque le plus.

Pascal Olmeta : Pour moi, il n’y a pas photo ! L’OM est le club de mon cœur et celui qui m’a poussé à faire carrière depuis mon enfance. Aujourd’hui, on aimerait tous que l’OL et l’OM continuent à être des grands clubs.

Quels souvenirs gardez-vous Sonny de l’OM ? Et Pascal, de l’OL ?

Sonny Anderson : Forcément, je n’ai que des bons souvenirs à Marseille, où j’ai marqué 16 buts en 24 matches. Ça a été une vitrine pour moi pour me forger une expérience de haut niveau. Il y avait beaucoup d’exigence dans ce club qui venait de remporter la Ligue des champions. J’ai évolué avec des grands joueurs et j’en garde d’énormes souvenirs.

Pascal Olmeta : Je garde un bon souvenir de Lyon aussi. Malheureusement, j’ai été viré, mais j’aurais bien aimé y rester plus longtemps. Ils m’ont mis un coup de pied dans le c** mais ce n’est pas grave. Il ne faut pas oublier ce qu’a construit le président Aulas et ne pas cracher dessus.

Dans quel club y a-t-il le plus de pression ?

Pascal Olmeta : Il y a un club où tu ne peux pas tenir si tu n’es pas costaud, c’est Marseille. L’OM, c’est le club de la ville, des supporters et de tout un peuple qui ne vit que pour ça. Le football est numéro 1 dans la ville.

Sonny Anderson : Effectivement, au niveau de la pression médiatique et des supporters, il y a beaucoup plus d’exigence à Marseille. Par rapport au passé du club, c’est évident. Après, il règne à Lyon une atmosphère beaucoup plus calme au sein du club, avec les supporters, et le travail est beaucoup plus serein.

Pascal, lors de votre passage à l’OM, il y avait beaucoup de joueurs de caractère dans le club. Se faire une place devait être compliqué…

C’est vrai, mais je crois que c’était avant tout une question de respect et de volonté de mouiller le maillot. Un match démarrait dans les couloirs et c’était un peu la guerre de tranchées, dans le bon sens du terme, sur le terrain, car on voulait gagner. Mais il n’y avait aucun problème. On avait des conditions particulières mais on ne se plaignait pas, c’était comme ça. Ça nous réussissait, on a formé une grande équipe et on ne se posait pas de question.

Sonny, auriez-vous aimé continuer votre carrière à Marseille ?

J’avais entamé une discussion avec Bernard Tapie pour que je puisse rester. Mais l’OM ne pouvait pas recruter, ni signer de contrat. Le club ne pouvait donc pas me garder et je suis parti à Monaco. Mais j’avais envisagé de continuer ma carrière à Marseille, vu la réussite que j’ai eue là-bas. Je voulais vraiment rester mais ça n’a pas été possible.

Est-ce que l’OM et l’OL ont les moyens de perturber le PSG ?

Pascal Olmeta : Ce n’est pas une question d’argent, mais d’amour du maillot, d’investissement et d’envie… Je suis le premier content de voir que le PSG ait tous ces moyens, car cela relève le niveau de notre championnat et nous permet de voir des gros matches. Mais à partir du moment où ils ne rencontrent pas de problème, ce n’est pas une question de moyen, à Lyon comme à Marseille. Ce sont des grosses équipes qui doivent se défoncer et se faire plaisir avant tout.

Sonny Anderson : Ces deux clubs ont bien travaillé, discrètement, depuis le début de saison. Ils ont dû baisser la masse salariale et vendre certains joueurs. Le plus de Lyon est qu’il y a un effectif plus stable et complet que Marseille. Les deux clubs travaillent aujourd’hui dans la sérénité, ont formé une équipe et peuvent aller loin. Et pourquoi pas viser le titre ?

Pascal, êtes-vous inquiet par le manque de profondeur de l’effectif de l’OM et les carences dans la formation ?

C’est certain ! Une équipe doit avoir sur le banc une deuxième équipe. La formation se fait mais ce n’est pas tous les jours qu’on peut sortir des grands joueurs, surtout à Marseille. Il y en a, il faut continuer et persévérer. En plus, pour des grands clubs comme ça, on n’a pas de temps à perdre. Il faut gagner tout de suite, donc c’est compliqué.

Sonny, comment jugez-vous la formation lyonnaise ?

Il y a toujours eu cette faculté à trouver des jeunes attaquants. Quand l’OL avait sa meilleure équipe, avec les Juninho, Essien, Thiago, il y avait peut-être un peu moins tendance à aller puiser dans la formation. Ça a changé avec l’arrivée de Rémi Garde. Il faut aussi louer le travail de Claude Puel, qui a fait beaucoup pour la formation à Lyon. Aujourd’hui, alors qu’il y a moins d’argent, c’est une bonne chose d’avoir des jeunes à disposition. C’est bien pour le club car on va voir de plus en plus de jeunes bons joueurs. Ceux qui commencent à jouer aujourd’hui seront des titulaires dans 2-3 ans.

Des pronostics pour cette affiche ?

Sonny Anderson : S’il y a un beau match et pas de problèmes d’arbitrage (rires), je vois beaucoup de buts.
Pascal Olmeta : Je dirais tout simplement 1-0 pour l’OM ! (rires)