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Orsoni : « Incompétence des arbitres ou parti pris, je m’interroge… »

Alain Orsoni

Alain Orsoni - -

Alain Orsoni était ce dimanche l’invité de Larqué Foot. Le président d’Ajaccio, très remonté, s’est exprimé sur la polémique autour de l’arbitrage qui a éclaté lors de la réception de Rennes (2-4). Et dénonce un acharnement.

Alain, comment avez-vous vécu ce coup franc indirect accordé à Rennes par M. Buquet, à l’origine de la polémique ?

Il y a la loi, l’esprit de la loi et à mon sens la réalité qui veut que la loi, où en tout cas son interprétation, n’est pas la même pour tous. Je ne vais pas m’attarder sur ce coup franc que je qualifierais d’extrêmement généreux car ce n’est pas l’essentiel. Rennes a mieux joué qu’Ajaccio et a gagné, bravo à eux. Ce qui est inqualifiable, c’est le comportement des arbitres. Quand le 4e arbitre dit devant témoin à Thierry Debès : « On va vous mettre le bordel ». Quand il lui dit : « Ferme ta g***** » et qu’après il répète à un responsable de la sécurité de l’ACA qu’il va nous mettre le bordel… C’est inacceptable ! Ce qui est d’autant plus suspicieux, c’est qu’après on interrompe la rencontre sous prétexte de préserver l’intégrité physique des joueurs. A aucun moment, il n’y a eu de danger pour la sécurité des joueurs. A partir de là, je m’interroge pour savoir si ces arbitres sont très gravement incompétents ou s’ils avaient un parti pris. Je me pose très sérieusement la question…

Quelle est votre version sur cet arrêt momentané de la partie ?

Il y a eu un peu plus de huit minutes d’interruption. Les journalistes présents à François Coty n’ont même pas compris pourquoi. Une quarantaine de supporters s’est massée derrière les grilles. Je suis allé les voir pour les calmer. Mais il n’y a pas eu d’envahissement de terrain, pas de jet de projectiles, bref rien d’extraordinaire. Si on suspend un match pour ce genre de mini-incident, on le ferait 4 à 5 fois à chaque journée. Je persiste à dire que c’était une mesure inique et particulière, parce que c’était nous.

Le rapport fait état d’un supporter qui aurait pénétré sur la pelouse…

La personne présente sur la pelouse hier était accréditée car faisant partie du service d’entretien du stade. Après, on peut chercher toutes les excuses pour expliquer le débordement arbitral. On sait que, comme toujours, nous n’aurons pas gain de cause car nous sommes à priori coupables. Mais même si c’est en pure perte, ça ne nous empêchera pas de protester contre un arbitrage que j’estime déloyal.

Qu’allez-vous faire concrètement ?

Toutes les personnes qui ont été témoins des faits se rendront, ou se sont déjà rendues, au commissariat pour déposer une main courante. Nous arguerons de cela devant la commission de discipline qui nous donnera tort, nous en avons l’habitude. Mais je trouve ça un peu dégueulasse car l’ACA fait de gros efforts. Nous sommes un club particulièrement correct et il n’y a pas plus de problèmes qu’ailleurs.

« La Corse serait une terre sauvage, forcément violente… »

On a l’impression qu’il pèse un climat très lourd sur les matches en Corse en ce moment…

Je ne crois pas qu’un match de foot en Corse soit condamné à verser dans l’irrationnel. Mais plutôt que le comportement de certains responsables du foot français, qui font des amalgames, sombre lui dans l’irrationnel. La Corse serait une terre sauvage, un peu étrange, forcément violente… Qu’on visionne les matches d’Ajaccio et qu’on me dise quand il y a eu des débordements à Ajaccio. Et la réponse est : jamais !

Le derby contre Bastia n’a pas été très calme…

Il y a eu quelques débordements, c’est vrai. Mais je vous renvoie à tous les autres incidents qui se sont déroulés sur le territoire national. Si nos supporters avaient envahi les vestiaires comme à Nancy (lors de la réception de Rennes le 9 novembre dernier, ndlr), nous aurions fait la couverture de tous les journaux ! Il y a deux poids deux mesures. Comme le geste d’Ibrahimovic, que je respecte beaucoup, sur Lovren (lors de PSG-Lyon, ndlr). Si cela avait été Eduardo, il aurait reçu un rouge direct et pris 3 matches par la commission ! Il se développe une espèce d’a priori qui veut que quand on arrive en Corse, on débarque sur la planète Mars. Ajaccio n’est pas non plus une « équipe de tueurs ». Je refuse ces épithètes.