Pagis : « Je me laisse encore une petite chance »

Sur le banc du Stade Rennais depuis l'arrivée de Frédéric Antonetti, l'ancien attaquant de l'OM pourrait bien vivre, à 36 ans, sa dernière saison de footballeur professionnel. - -
Mickaël, comment vivez-vous cette situation ?
Oui, c’est délicat pour tout joueur qui ne joue pas. Les entraînements ça ne suffit pas, on veut vivre des matches intenses avec des résultats à la clé. Mais bon pour ce qui me concerne, ça a été clair d’entrée.
Vous semblez accepter votre sort…
Je l’accepte parce que d’entrée le coach m’a dit la manière dont il voulait me faire évoluer. Il y avait l’âge mais aussi son système de jeu. Le club a été assez adroit avec moi pour ne pas avoir de surprise.
Vous étiez en concurrence avec Jérôme Leroy ?
Non, je n’étais même pas en concurrence. Pour le coach, le troisième milieu doit avoir un gros potentiel physique, qu’il soit à la fois milieu et finisseur. J’ai ce rôle là tout en étant un peu plus offensif, en étant plus dans la surface. Je n’ai pas cette qualité de courir à droite et à gauche pendant quatre-vingt-dix minutes. Je n’ai jamais eu un foncier extraordinaire.
On imagine que vous avez apprécié la franchise de votre entraîneur…
C’est cette franchise qui est importante pour moi. Ce n’est pas évident d’avoir un joueur expérimenté de l’effectif qui ne joue pas.
Vous n’avez pas espéré tirer profit de la blessure de Jérôme Leroy ?
Bien sûr que j’espérais. Je m’entraîne sérieusement, j’essaie de donner aux autres. Je me suis dis aussi qu’il (Frédéric Antonetti) allait changer son système, les résultats n’étant pas forcément là. Mais il n’a pas changé, il a plutôt mis un milieu défensif. Ça aurait été 3, 4 ans en arrière, je n’aurais pas accepté de la même façon. J’aurais essayé de changer de club. Ça aurait été la meilleure solution, chercher un nouveau challenge.
Comment voyez-vous votre avenir ?
Je suis dans un moment de ma carrière où je pense à l’après-football. Il y a de grandes chances que je termine la saison avec le Stade Rennais, et après je passerai peut-être à autre chose. Ça dépendra surtout de mon envie. Si je ne joue pas pendant un an, c’est certain que physiquement… Ah ça, pour être reposé, je le suis…
Mais vous n’avez pas envie de finir sur une mauvaise note, non ?
Il y a un goût d’inachevé. Je ne pensais pas ne pas jouer lors de ma dernière année. Jouer au foot, j’adore ça, je suis joueur dans l’âme, mais je me suis adapté à la situation.
Pagis : « C’est l’arrivée de Djibril Cissé qui m’a mis à l’écart à l’OM »
Pensez-vous que vous allez jouer ce week-end à Nancy, Briand qui est encore un peu court, Gyan suspendu à Monaco ?
Ce week-end, pourquoi pas…, mais je n’y crois pas trop. Il y a des jeunes qui poussent et qui ont des qualités.
Avez-vous ressenti une différence entre Guy Lacombe et Frédéric Antonetti ?
Il (Antonetti) a été franc avec moi. Les discussions que j’ai avec lui sont super intéressantes, c’est quelque chose que je n’ai pas connu avec Guy Lacombe. Les joueurs ne sont pas des machines, à un moment donné il faut savoir leur parler, c’est une des choses les plus difficiles à faire pour un entraîneur. La manière dont ça fonctionne actuellement, c’est fait clairement. Il dit ce qu’il veut faire.
Vous avez raté un but tout fait la saison dernière à Sochaux. Ça a été un tournant ?
Cette action à Sochaux a été déterminante dans ma fin de saison. Le staff technique a très mal perçu mon loupé. Ils m’en ont voulu sans me le dire franchement. De par leur fonctionnement, ça ne m’a pas étonné.
Que pensez-vous du match OM – Real (1-3) d’hier soir ?
Le Real ça reste un grand parmi les grands. On voit le fossé qu’on a en France avec ce type de clubs. (A cet instant de l’entretien, le réalisateur envoie Jump de Van Halen…) J’ai passé de grands moments là-bas. C’est l’arrivée de Djibril Cissé qui m’a mis à l’écart, alors que j’étais performant. J’ai eu de gros regrets de partir alors que je me sentais bien. J’ai quitté l’OM prématurément…
Pensez-vous à une reconversion à Rennes ?
C’est un club très structuré. Ils font un super travail au centre de formation. Ce serait un contexte idéal.
Dites-vous que c’est difficile d’être un footballeur avec une grosse personnalité ?
Je n’ai pas le sentiment d’être une grosse personnalité. Cette année, je ne fais pas d’ombre au groupe, je n’en n’ai jamais fait. Ce sont plus mes qualités qui sont particulières et qui font que je n’ai pas toujours joué.
Regrettez-vous de ne pas avoir connu l’équipe de France ?
Non, je n’ai aucun regret. J’ai commencé tard ma carrière et je n’ai pas été assez régulier pour prétendre à l’équipe de France. Ça m’aurait fait plaisir mais encore une fois je n’ai pas de regrets.