RMC Sport

Paris : la guerre des ego aura-t-elle lieu ?

-

- - -

En se confectionnant un effectif de stars cet été, le PSG s'est exposé à des problèmes de vestiaire. Hier, Nenê et Gameiro ont montré à quoi ressemblerait son quotidien.

Antoine Kombouaré risque d’entendre ce refrain lancinant tout au long de la saison : est-il capable de gérer les ego surdimensionnés de ses joueurs ? Le coach parisien a dû se poser la question cet été en voyant débarquer un wagon de recrues, dont Menez, Gameiro et Pastore. Il en a certainement eu la plus criante illustration hier, lors du match face à Nice (2-1) où Kevin Gameiro et Nenê ont trouvé le moyen de s’écharper au moment de tirer le premier penalty (35e). Et c’est finalement le Brésilien qui a eu le dernier mot. Avant de rendre la pareille à l’ancien Lorientais en seconde période.

« Vous savez, des chamailleries comme ça, il y en aura encore, glisse Kombouaré. Ce sont des mecs qui ont du caractère et moi, j’aime ça ! » Cette altercation a beau être sans conséquence, elle est pourtant révélatrice d’une certaine forme d’individualisme. Déjà stigmatisé l’an dernier pour sa propension à vouloir être le héros, Nenê a plusieurs fois subi le courroux de ses partenaires en ce début de saison. Menez, certes plus efficace, n’est pas non plus le plus altruiste. Gameiro s’en est d’ailleurs souvent plaint sur le terrain, avant d’être plus diplomatique, à froid : « Ce sont des artistes, ils ont besoin de garder le ballon. Si ils se mettent à dribbler trois joueurs et marquer derrière, personne ne trouvera rien à leur redire ».

Un vestiaire sans leader charismatique

Il faut dire que les joueurs doivent composer avec la pression perpétuelle qui entoure le club de la capitale et rien ne dit que l'effectif parisien saura y faire face. Surtout que le vestiaire a été amputé de leader charismatique à l'intersaison avec le départ de Giuly, Coupet, ou encore Makélélé. Lugano en a certainement la carrure, mais il vient à peine d’arriver. Quant à Bodmer, Chantôme ou Armand, ils ne sont pas des titulaires en puissance.

Dès lors, cette pléiade de stars se retrouve sans guide. Lundi, Guillaume Hoarau avertissait : « Il y a un moment où ça va finir par péter ! (…) L’équipe est faite de mecs qui ont du tempérament. Mais dans toute vie de famille, il y a des embrouilles. » De son côté, Peguy Luyindula, évincé du groupe pro par Kombouaré, estime qu’« il y a toujours une guerre d’ego, comme dans n’importe quel club. Je me demande simplement qui est le garant de tout ça. » Et de viser le technicien kanak… Pour le moment, tout se déroule plutôt bien pour le PSG quatrième de Ligue 1, à deux points du leader montpelliérain. Mais ces bisbilles ne résisteront certainement pas à l’épreuve du temps en cas de contre-performance.