Paris, la tête et les jambes ?

L'entraîneur du PSG le clame haut et fort : son équipe ne lâchera pas le match contre Bordeaux samedi - -
« On ne va pas se plaindre. On s’est préparé depuis longtemps pour aller au bout de quelque chose cette saison. Si on gagne ce samedi, on accumulera de la confiance pour le match contre Quevilly. » Antoine Kombouaré a donné le ton vendredi soir devant la presse. Non, l’entraîneur parisien ne « sèchera » pas le choc contre Bordeaux. Au contraire. Un bon résultat placerait ses ouailles dans les meilleures conditions avant la demi-finale de Coupe de France contre les amateurs normands, mercredi prochain à Caen. Mais pas seulement. « Les joueurs ont la possibilité de redorer l’image du club, insiste l’entraîneur parisien. Ils ne le feront qu’en signant de bons résultats en championnat. » Certes. Mais le dernier enjeu de la saison des Rouge et Bleu aura lieu quatre jours seulement après la bataille du Parc des Princes. Paris aura-t-il vraiment envie de se faire mal face à des Bordelais revanchards et qui n’ont plus que le championnat à jouer ?
« Les joueurs ont conscience que la fin de saison est importante, poursuit Kombouaré. Je sens bien le groupe. Il est dans de bonnes dispositions. » Les principaux intéressés n’en pensent pas moins. Guillaume Hoarau l’avait lui-même confié à l’issue du nul obtenu à Auxerre (1-1). « On n’est pas là pour jouer les sparring-partners, affirmait le buteur réunionnais. On est des compétiteurs et on ne lâchera rien jusqu’à la fin de la saison. Pour nous battre, il va vraiment falloir nous marcher dessus. »
« Pas de parallèle à faire avec 1999 »
Le groupe parisien est motivé, serait-il presque prêt à jurer. D’autant qu’à part Lille (3-0) en août dernier, Paris n’a jamais battu un gros cette saison. Mais une victoire des Franciliens samedi soir ferait le bonheur du meilleur ennemi marseillais, en tête du championnat avant cette 32e journée. Le spectre de la saison 1998-1999 et la défaite des Parisiens devant Bordeaux à l’époque (2-3), synonyme de titre pour les Girondins, ont-ils encore leur place aujourd’hui ? « Il n’y a pas de parallèle à faire, rejette aussitôt Kombouaré. Et puis, il reste encore beaucoup de matches à jouer, non ? »
Du côté des supporters, la perspective de voir le PSG favoriser l’OM dans la course au titre n’est pas la priorité du moment. « Il ne faut pas se leurrer, murmure-t-on dans les travées d’Auteuil. Une partie du public en 99 ne voulait pas que le PSG batte Bordeaux. Et je pense que ce sera encore le cas cette fois. Mais un vrai supporter du PSG souhaitera une victoire, quoi qu’il arrive. » Ce scénario-là serait également la meilleure publicité pour un PSG à l’image dégradée ces derniers mois. Deux morts sont passés par là…
Le titre de l'encadré ici
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PSG-Bordeaux, onze ans après…
29 mai 1999, Parc des Princes. Dernière journée du championnat de France. Bordeaux, qui possède un point d’avance sur l’OM, doit absolument s’imposer face au PSG pour être sacré sans dépendre du résultat de Nantes-Marseille. A un quart d’heure de la fin, les Provençaux, qui mènent à Nantes (1-0, ils gagneront 2-0), sont champions : les Girondins sont en effet tenus en échec par le PSG (2-2). Rodriguez et Adailton ont répondu à un doublé de Wiltord. L’ambiance est surréaliste : les 40 000 supporters parisiens sont partagés entre la volonté de voir leurs protégés s’imposer et… le désir de ne pas favoriser les desseins de l’ennemi marseillais. Progressivement, chaque attaque du PSG est ponctuée de sifflets, et chaque mouvement bordelais vigoureusement encouragé. Dans les derniers instants du match, le joker bordelais Pascal Feindouno trompe la « vigilance » de la défense parisienne et offre aux Girondins le cinquième titre de champion de France de leur histoire. Les Marseillais crient au scandale. En 2003, dans l’ouvrage « OM-PSG, les meilleurs ennemis », le capitaine bordelais Michel Pavon et le gardien parisien Bernard Lama reconnaîtront que certains joueurs de la capitale n’ont pas évolué à leur niveau habituel ce jour-là. Onze ans après, l’histoire va-t-elle bégayer, même si ce PSG-Bordeaux n’intervient qu’au début du sprint final de L1 ?