Paris Sans Gants… avec Kombouaré

Antoine Kombouaré - -
Nasser Al Khelaifi ne connait probablement pas Pierre Blayau. Mais tout comme son lointain prédécesseur, le président du PSG envisage, dans les prochains jours, de se séparer d’un entraîneur qui, sportivement, lui donne pourtant satisfaction. Cette fois, le contexte est encore plus surprenant qu'à l'époque de Laurent Fournier. Car ce n’est pas les commandes d’un club occupant la 6e place du classement et pointant à une longueur de la 2e place qu’Antoine Kombouaré pourrait abandonner. Son PSG est leader de Ligue 1, avec trois unités d’avance sur le 2e, Montpellier, six sur le champion sortant lillois et sept sur l’Olympique Lyonnais. De quoi, en principe, combler les dirigeants parisiens. Mais non. Ces derniers déplorent le jeu actuel de l’équipe, en lente déliquescence depuis plusieurs sorties, comme l’ont prouvé la poussive victoire face au Slovan Bratislava en Ligue Europa (1-0) et le nul trois jours plus tard à Bordeaux (1-1).
« Le club est encore en construction, il est même en avance, juge l’ancien Lensois Olivier Dacourt. Quand vous avez huit nouveaux joueurs, c’est compliqué de les faire jouer ensemble. Même José Mourinho a eu du mal au Real Madrid. Et regardez le club aujourd’hui ! » La nouvelle direction du PSG n’entend pas laisser ce temps-là à Kombouaré. Comme au cœur de l’été, le nom de Carlo Ancelotti a fleuri dans la capitale. Avec plus de force, cette fois-ci, puisque le technicien italien y a séjourné et a pu nouer des contacts, bien avancés désormais, avec la direction parisienne. Cette fois, la porte de sortie semble belle et bien ouverte pour Kombouaré. Qui, comme à son habitude, refuse d’évoquer sa situation. « Qu’est-ce que vous faites là ? Vous m’attendez », a-t-il lâché tout sourire en direction des journalistes présents ce jeudi au Camp des Loges. Le technicien parisien fait comme de si de rien n’était, alors qu’en coulisses, on déplie le tapis rouge pour son remplaçant.
J. Fernandez : « C'est vraiment l'homme de la situation »
Il faut dire que le Kanak n’a jamais été dupe sur son sort. Depuis le recrutement XXL réalisé cet été et les ambitions élevées de ses nouveaux dirigeants, il se sait sur la sellette. Et dans l’obligation de gagner. « Je ne devais pas être là », rappelait-il 24 heures avant le déplacement, mi-octobre, du PSG à Ajaccio. Plus on gagne de matches, plus je suis fort, plus je conforte ma position, et le club peut accroître aussi son avance sur ses poursuivants. » Si Paris creuse bien l’écart sur ses deux supposés concurrents (Lille et Lyon), la position de son coach n’en est pas plus renforcée. Au contraire, même, puisque son pouvoir décisionnel a été réduit drastiquement depuis l’arrivée de Leonardo. Le technicien a, par ailleurs, déjà essuyé les humeurs de ses stars (Menez, Nenê et Gameiro) et peine à relancer sa megastar, Javier Pastore, si étincelante en septembre dernier, et si discrète depuis. Enfin, il n’a pas encore su trouver le bon équilibre pour son équipe. « C’est vrai que le club a beaucoup d’ambitions. Mais ce n’est pas en trois mois que l’on fait une grande équipe, s’insurge, choqué, Jean Fernandez, contacté au printemps dernier pour... remplacer Kombouaré. Il faut lui laisser le temps. Il sera champion en fin de saison, pour moi, c’est vraiment l’homme de la situation… Pourquoi changer ? » A Nasser Al Khelaifi et à Leonardo de répondre.