RMC Sport

Pourquoi les jeunes fuient la Ligue 1 ?

Raphaël Varane

Raphaël Varane - -

A l’image de Kurt Zouma, pisté par QPR, de Raphaël Varane (Real Madrid) ou de Jérémie Aliadière, parti très tôt à Arsenal, la Ligue 1 ne parvient pas toujours à conserver ses pépites. Les raisons de ces départs précipités.

« La plupart des jeunes réussissent lorsqu’ils restent dans leur région et dans leur club ». Jean-Jacques Amorfini est catégorique. Mais le parcours idéal dressé par le vice-président de l’UNFP est de moins en moins suivi par les jeunes joueurs français. A 17 ans, Kurt Zouma réfléchit à quitter Saint-Etienne pour rejoindre l’Angleterre, où les Queens Park Rangers lui font les yeux doux. La France pourrait encore perdre l’une de ses pépites. « Ceux qui réussissent sont ceux qui partent lorsqu’ils sont matures, assure Axel Lablatanière, responsable de la cellule de recrutement du SCO d’Angers. Ils n’ont plus besoin de leurs proches. La coupure avec la famille est importante. Ça fait partie de l’équilibre d’un jeune. »

Désireux de franchir un palier dans un club plus huppé en Europe, les jeunes partent de plus en plus tôt. En 2011, Raphaël Varane avait décidé de quitter Lens, son club formateur, jouer au Real Madrid. Le défenseur central de 18 ans avait pris la direction de la capitale espagnole contre un chèque de 10 millions d’euros. Une offre que Gervais Martel, le président nordiste, ne pouvait pas refuser. Idem pour Anthony Le Tallec, Paul Pogba, Vincent Péricard ou encore Grégory Vignal. Grâce à des moyens financiers plus importants, les autres championnats européens peuvent attirer les pépites de l’Hexagone dans leur club respectif.

Amorfini : « Ce n’est pas du pillage »

Mais certains ont connu de véritables flops, à l’image de Mourad Meghni, parti en Italie à 16 ans. « Meghni s’est un peu perdu, raconte Lablatinière. Il avait fait le choix de partir à Bologne. Ça n’a pas été une réussite. » Cet exode semble précipité pour des joueurs qui n’ont pas encore fini leur apprentissage et qui n’ont jamais connu le football de haut niveau. « Les agents sont au milieu et les clubs ont besoin d’argent, assure Amrofini. Ils sont obligés de vendre à un moment donné. Mais ce n’est pas du pillage. On dit aux joueurs de faire attention à leur destination. La Premier League, la Serie A ou la Liga offrent des avantages financiers indéniables ».

Une vie dorée qui attire les prodiges. Et qui laisse de nombreux clubs de L1 orphelins de leurs plus grands talents. « Les clubs étrangers savent que nous avons un gros réservoir, regrette le vice-président de l’UNFP. Ils les prennent très jeunes et, s’ils sont bons, les intégrent dans leur équipe. » Cette migration vers l’étranger pose souvent de nombreux problèmes. « Une carrière se construit assure Lablaltinière. J’ai toujours dit à un jeune joueur : ‘Si tu dois gagner de l’argent, tu en gagneras, mais sois costaud quand tu pars à l’étranger ! » Un avertissement que tous ne prennent pas en compte.