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Pourquoi Lyon ne digère pas sa préparation

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Une infirmerie qui affiche complet, des joueurs déjà fatigués et agacés, des résultats inquiétants. Il n’en fallait pas plus pour que la préparation physique de l’Olympique Lyonnais soit pointée du doigt. A juste titre ?

« J’ai l’impression que les Lensois couraient plus que nous, qu’ils sautaient plus haut et allaient plus vite. » Ce triste constat a été établi dimanche par l’entraîneur lyonnais Hubert Fournier après la défaite de son équipe face au promu nordiste (0-1). Un sentiment d’impuissance auquel il faut ajouter l’inquiétante liste des blessés. Face aux Sang et Or, Mohamed Yattara, sorti à la 63e minute après avoir « ressenti une pointe », a rejoint à l’infirmerie ses partenaires Gueida Fofana, Clément Grenier, Yoann Gourcuff, Milan Bisevac, Nabil Fekir, Samuel Umtiti et Henri Bedimo. Et dire que l’OL n’a disputé que six matches officiels cette saison avant de se déplacer jeudi sur la pelouse de l’Astra Giurgiu en Ligue Europa (défaite 2-1 à l’aller).

Déjà « rôtis » les Gones ? Face à cette hécatombe et ce déficit sur le plan physique, la préparation est carrément pointée du doigt par certains joueurs. Pour la première fois, les langues se sont déliées dimanche en zone mixte. « Il y a un souci physique, on n’est pas très bien. Vous devez le voir, on le ressent aussi. Il faut se poser les bonnes questions. La préparation n’a pas dû être en adéquation avec le haut niveau », a carrément lâché le capitaine rhodanien Maxime Gonalons. Entre les lignes, son coach, qui déplore l’état physique de ce dernier, semble dire la même chose. « Même si on est tombé sur une bonne équipe lensoise il y a quand même une incohérence. Quand on sait le rendement que peuvent avoir des joueurs comme Gonalons… Là, Max est fatigué parce qu’il est contraint de répéter les matches. On voit qu’il n’a pas le répondant nécessaire pour aider et soutenir ses coéquipiers. »

Pourtant, les moyens sont là

Si les Lyonnais ont visiblement du mal à digérer les 61 matches de la saison passée, en interne, certains vont jusqu’à sourire (jaune ?) à propos d’une « préparation en bois ». Alors que Robert Duverne, l’ex-préparateur physique emblématique de l’OL, a été informé en trois minutes chrono qu’il ne serait pas (il était en fin de contrat) là fin mai, Alexandre Marles, nommé responsable de la Performance le 10 juin, aurait-il tout faux ? Etrange. Car cet ex-membre du staff de Laurent Blanc au PSG a procédé à une véritable révolution au sein du club rhodanien. Et avec des moyens s’il vous plait.

Deux préparateurs physiques au lieu d’un au sein d’un staff de 14 personnes (du jamais vu à Lyon), création d’une butte pour du travail de renforcement musculaire (que Robert Duverne avait proposé à Bernard Lacombe quand celui-ci était entraineur au siècle dernier) et d’une piste en sable, mise en place avant les matches de trois vélos et de tapis de sol pour un échauffement dans le couloir de Gerland, gros travail individualisé, notamment pour Yoann Gourcuff, aux échauffements avant les entraînements ou les matches, obligation de venir prendre le petit déjeuner au club, gros travail sur la nutrition à la « cantine » des joueurs… Autant de nouveautés que le vestiaire semble avoir du mal à digérer. Ce vestiaire plus en plus déserté par les joueurs blessés. « Chaque nouvelle blessure nous empêche de dormir. Mais il n’y a pas de psychose non plus, soulignait il y a une semaine Alexandre Marles dans les colonnes du Parisien. L’objectif est de stopper cette hémorragie, on y réfléchit constamment. Tout le monde est impatient, c’est normal, mais laissez-nous bosser encore un peu. Donnez-nous du temps. » Pas sûr qu’il en est autant qu’il ne le souhaite.

AB avec EJ