PSG: à la découverte de Gharbi, un talent de 17 ans au caractère bien trempé

C’est l’une des plus belles promesses du centre de formation du PSG. Le premier de la génération 2004 a côtoyé Lionel Messi, Kylian Mbappé et toutes les stars de l’effectif. A seulement 17 ans, Ismaël Gharbi fait partie du groupe pro depuis l’été dernier. Le natif de Paris s’est distingué en marquant lors du premier match de préparation face au Mans, sur une passe d’Achraf Hakimi (4-0, en juillet). Avant d’entrer en jeu lors du Trophée des champions perdu face à Lille, début août en Isräel (1-0). Le temps de passer neuf minutes sur la pelouse de Tel-Aviv.
"Dans la surface, le temps s’arrête pour lui"
Depuis ce baptême, Gharbi a joué à deux reprises avec l’équipe de Mauricio Pochettino. Lors des deux premiers tours de Coupe de France. Vingt-six minutes face aux amateurs de l’Entente Feignies Aulnoy (0-3), puis huit minutes contre ceux de Vannes (0-4). En attendant de débuter en Ligue 1, le milieu offensif d’1,73m évolue en U19 et dispute notamment la Youth League. Depuis son arrivée Camp des Loges (à l’âge de 12 ans), ses qualités impressionnent. A commencer par sa finition.
"Il a une grosse qualité, c’est que dans la surface, le temps s’arrête pour lui, illustre notre consultant Mathieu Bodmer dans l’épisode du podcast "Scouting" consacré à Gharbi. Ça n’a pas de prix. On a tous joué au foot et dans la surface, il y a beaucoup de joueurs qui bégayent. Mais surtout à cet âge-là. Si aujourd’hui, il a déjà le sang-froid et qu’il est capable de faire le geste juste au bon moment, imagine avec l’expérience et les répétitions à l’entraînement ou en match… Ça risque d’être pas mal."
"Une très forte personnalité"
Un sentiment partagé par Guillaume Serra, l’un de ses formateurs au PSG: "Dans les trente derniers mètres, au moment il faut être décisif, sa confiance fait qu’il a anticipé. Il sait ce qu’il va faire. Il a cette efficacité et cette justesse. Tous ces paramètres techniques et mentaux se voient dans les derniers gestes d’Ismaël."
A l’aise balle au pied, bon dribbleur et excellent passeur, Gharbi a toute la panoplie du joueur talentueux. Et le tempérament qui va avec. "C’est un garçon qui a une forte personnalité, témoigne Saïd Aïgou, qui l’a eu sous ses ordres en U15. Cette force de caractère, on la retrouve sur le terrain. C’est un leader. Il adore les défis. C’est un compétiteur, même si, je pense que c’est quelque chose qui peut aussi faire peur à certains. Ils peuvent se demander si ça ne va pas perturber le groupe d’avoir un joueur avec ce caractère. Est-ce qu’on va arriver à le gérer? Est-ce qu’on ne va pas à avoir des problèmes? Mais je considère que le caractère, à condition qu’il soit utilisé de manière positive, c’est un bel atout."
"Il est ambitieux et il a raison"
Même constat pour Bodmer. "Moi, je préfère un joueur de caractère, tranche l’ancien joueur du PSG. Le football, c’est le plus beau métier du monde, mais c’est aussi le plus difficile, parce que tu as une concurrence au quotidien avec tes amis, qui sont en même temps tes adversaires. C’est un métier très compliqué, concurrentiel. Au PSG, il y a 25-30 internationaux de très haut niveau, il faut être prêt. Donc avoir du caractère, ça ne me pose pas de problème. Mais il faut l’utiliser à bon escient, pour que ça ne se retourne pas contre toi ou le groupe. Que tu ne manques pas de respect à ton coach, ton président ou aux joueurs qui sont plus âgés dans le groupe. Mais dire: ‘J’ai envie de jouer’, ça ne me dérange pas. Il est ambitieux et il a raison".
A quelques mois de sa majorité (il fêtera son anniversaire le 10 avril), Ismaël Gharbi aspire désormais à gratter plus de temps de jeu avec l’équipe de Mauricio Pochettino. Sans prétendre à une place de titulaire, il souhaiterait être inclus dans la rotation, ce qui n’est pas encore le cas lorsque le groupe est au complet. L’enjeu est important pour Paris car le titi d’origine tunisienne sera en fin de contrat à l’issue de la saison.