PSG : Ancelotti face à la crise

Carlo Ancelotti - -
Des résultats décevants
Près d’un après son arrivée à Paris, le bilan comptable de Carlo Ancelotti est loin d’être satisfaisant. Le technicien italien, qui avait hérité d’une équipe championne d’automne, n’a pas décroché le moindre trophée la saison passée. La situation n’est pas plus brillante depuis cet été. Au contraire. Après 15 journées, la formation d’Ancelotti, 4e de Ligue 1 avec 26 points (7 victoires, 5 nuls, 3 défaites) et éliminée de la Coupe de la Ligue, affiche des temps de passage moins élevés que sa devancière emmenée par Antoine Kombouaré, 2e avec 30 points (9 victoires, 3 nuls, 3 défaites) à la même période. « Carletto » a été embauché pour faire gagner ce PSG aux moyens colossaux. Pour l’instant, sa mission n’est pas remplie.
Un fonds de jeu inexistant
C’est le gros point noir de l’ère Ancelotti. Malgré son expérience, le « Mister » n’a pas encore trouvé la bonne formule pour le PSG. Son schéma en 4-3-2-1 accouche d’un jeu triste et prévisible. Son équipe, incapable de dicter le tempo ou de proposer un spectacle alléchant, se repose essentiellement sur ses individualités. « C’est une équipe qui joue beaucoup sur son talent, qui est sûre d’elle, glisse Fabrice Abriel, le milieu de terrain de Nice. Elle a un rythme de jeu qui ne nous a pas trop surpris. » A défaut d’avoir trouvé un style, Paris donne plus l’impression d’improviser que de contrôler ses matchs. Un manque d’assurance, entretenu par des choix et des changements douteux, qui donne confiance à ses rivaux.
Une cohésion en péril
Sur le terrain, c’est devenu flagrant. Les Parisiens ne font pas les efforts les uns pour les autres. Une absence de solidarité qui donne parfois lieu à des accrochages. « On les a sentis un peu énervés contre nous, confirme Eric Bauthéac, l’attaquant du Gym. Il y avait un peu de tension dans leurs propos. Ça a dérapé entre eux ! » En interne, les tensions sont de plus en plus grandes entre les remplaçants français et les titulaires étrangers. Zlatan Ibrahimovic a présenté ses excuses à ses partenaires après ses propos virulents à la mi-temps du match contre Troyes (4-0). Ancelotti, qui s’est ému de voir certaines indiscrétions fuiter dans la presse, n’est pas encore parvenu à créer une alchimie au sein d’un groupe renouvelé en grande partie depuis un an et demi.
Un manque d’influence
Avec deux Ligues des champions, un Scudetto et un championnat d’Angleterre, le palmarès d’Ancelotti force le respect. Mais pour l’instant, il ne lui suffit pas pour être un coach fédérateur à Paris. Malgré son agacement et ses piques lancées en conférence de presse, l’Italien de 53 ans ne semble pas avoir beaucoup d’influence sur son groupe. Si ses joueurs le respectent, ils ne donnent pas l’impression de vouloir se battre pour lui sur le terrain. Aucun de ses coups de gueule n’a engendré une réaction positive. A la tête d’un staff pléthorique, l’entraîneur au sourcil relevé en temps de crise apparait de plus en plus comme un homme sans solution. Certains, à l’image de Jean-Michel Larqué, se mettent même à douter de sa propre motivation sur le banc parisien.