PSG-Evian : le fond et la forme

Dominateur, le PSG n’a pas raté le coche face à Evian-Thonon-Gaillard (4-0). Ibrahimovic, Lavezzi, Thiago Motta et Gameiro ont régalé le Parc, confirmant, quatre jours après leur succès contre Porto, le renouveau parisien.

« Nous ne sommes pas une équipe. Pour nous en sortir, nous devons changer quelque chose et ce quelque chose, je vais le changer ». Ainsi parlait Carlo Ancelotti le 17 novembre dernier, au soir d’une déroute mémorable face à Rennes, mémorable car consentie à onze contre neuf et sans aucune idée dans le jeu. Trois semaines plus tard et après une nouvelle sortie de route à Nice (1-2), le technicien italien semble enfin en mesure de prouver que le changement annoncé, espéré, c’est enfin maintenant. Quatre jours après une copie plus que convaincante face à Porto en Ligue des champions (2-1), Paris a remis ça ce samedi contre Evian-Thonon-Gaillard (4-0), en Ligue 1 donc cette fois, avec abnégation, sérieux, motivation et rigueur. Des données beaucoup trop rares ces derniers mois dans le jeu francilien.

Les mauvaises langues souligneront, à juste titre, que ce PSG n’a croqué qu’Evian, d’un calibre bien inférieur à Saint-Etienne, Rennes ou Nice, tous venus heureux d’avoir affronté le club de la capitale ces dernières semaines. Les critiques mettront également en avant le penchant gestionnaire des Parisiens en seconde période, plus en configuration de contres qu’avec l’envie de faire du spectacle, envie autant érodée par l’orgueil piqué des Savoyards que par le scénario d’un match finalement bouclé en 45 minutes. Les premières, évidemment. Un acte durant lequel Evian aura joué les sparring-partners de luxe, sans broncher, si ce n’est son gardien, Bertrand Laquait, le seul à surnager face aux vagues parisiennes.

Première en Ligue 1 pour Lavezzi

Incisif devant Ibrahimovic (6e), le gardien d’Evian n’a rien pu faire ensuite sur un tacle à bout portant du Suédois (14e but cette saison en L1), finisseur parfait d’une action de classe initiée par Pastore (talonnade) et relayée par Jallet. Laquait, toujours, ne pouvait qu’accompagner le ballon au fond des filets sur le deuxième but parisien, trahi par son poteau, complice du tir de Lavezzi, enfin prolifique en Ligue 1, auteur du 3000e but parisien de toute son histoire (toutes compétitions confondues) et magnifiquement mis sur orbite par une déviation d’Ibrahimovic, lui-même décalé par une merveille de passe de Jérémy Ménez. On l’aura compris, le PSG conquérant, c’était pour la première période donc, un peu moins en seconde période où les Rouge et Bleu ont géré.

Ce qui ne les a pas empêchés d’enflammer le Parc, déjà tout proche du 3-0 et de l’extase sur une tête à bout portant de Lavezzi (39e), de donner de la voix sur une reprise sur le poteau d’Ibrahimovic (64e). Et d’être enfin récompensé d’une troisième offrande, signée du revenant Thiago Motta (84e), bien à propos pour couper un centre en retrait de Pastore (84e). Puis d’un quatrième présent, un bijou de relais collectif entre Ibrahimovic, Ménez et Gameiro, ce dernier propulsant le ballon au fond des filets, 27 secondes seulement après son entrée en jeu. Paris, deux visages, mais une intensité continue tout au long de la rencontre : quelque chose a bien changé pour ce PSG, 2e à deux unités de Lyon. Carlo Ancelotti, sur le grill, montre qu’il est bien en passe de trouver la solution. « C’était un bon match, une belle performance de l’équipe, s’est réjoui l’intéressé. Après Porto, je voulais voir la même attitude et l’équipe a montré un très bon état d’esprit, surtout de la part des attaquants, qui ont beaucoup travaillé défensivement.Les joueurs ont pris leurs responsabilités. » Un sursaut à prolonger, forcément, dès mardi à Valenciennes.

Le titre de l'encadré ici

Ancelotti : « Sakho ? En ce moment, j’ai confiance en Alex »|||

Remplaçant mardi contre Porto, Mamadou Sakho était pressenti pour débuter ce samedi face à Evian-Thonon-Gaillard. C’est finalement une nouvelle fois le Brésilien Alex qui a évolué en charnière centrale aux côtés de Thiago Silva, en lieu et place de l’international français. Un choix que Carlo Ancelotti a défendu en conférence de presse, confirmant sa préférence pour l’ancien joueur de Chelsea. « Sakho n’a pas joué parce qu’en ce moment, j’ai confiance en Alex et Thiago Silva, qui a bien joué contre Porto et qui a été bon aujourd’hui. Sakho est un bon défenseur qui jouera le prochain match. » Retour espéré de l’ancien capitaine parisien ce mardi, donc, contre Valenciennes, lui qui a confié au micro de Canal+ durant la rencontre « ne pas toujours comprendre les choix du coach ». Quid de Nene ? « Il s’est entraîné ce matin. Il s’est bien entraîné. Demain, il s’entraînera avec ses coéquipiers. S’il a une bonne attitude, il retournera naturellement dans l’équipe » a conclu « Carletto », ravi de pouvoir compter à nouveau sur Thiago Motta, buteur face aux Hauts-Savoyards.

A.D