PSG-Montpellier, l’intox gagne le duel

Siaka Tiéné et Guillaume Hoarau - -
Les uns craignent que la moutarde leur (re)monte au nez. Les autres ne songent qu’à retarder leur dégustation de calva pour ne pas prendre le risque de souffrir trop tôt du syndrome des jambes lourdes. Les gourmands de la Ligue 1, qui ne rechignent jamais depuis le début de saison à mordre avec appétit dans le menu fretin hebdomadaire, joueront ce dimanche avec un poids sur l’estomac. Pour le Paris Saint-Germain et Montpellier, le duel à distance qui s’est installé depuis l’automne dernier connaitra un nouvel épisode crucial en cette 27e journée. A 17h, les leaders parisiens se méfieront du piège tendu par les Dijonnais au stade Gaston-Gérard. Ils y sont tombés en Coupe de la Ligue (2-3), avec Antoine Kombouaré, mais ont évité la rechute en Coupe de France (1-0), sous les ordres cette fois de Carlo Ancelotti.
Leur quatrième affrontement de la saison avec les promus bourguignons précèdera de quatre heures la réception des Normands du Stade Malherbe Caen à La Mosson. Une semaine après avoir laissé le fauteuil de leader au PSG, à cause d’un match nul concédé justement à Dijon (1-1) sans Younes Belhanda et Olivier Giroud, les Montpelliérains seront à nouveau dans la peau des chasseurs de tête. Et ça leur plait. « Il vaut mieux être le chasseur, sourit René Girard. Si on est le chassé et qu’on va dans le ‘fait-tout’, il y a du souci à se faire. » « On laisse un peu plus la pression sur le PSG, reconnait avec malice Jamel Saihi. Ils savent la gérer. Paris, c’est un grand club. Eux, ils ont la pression tous les week-ends. » Montpellier, déjà ravi d’avoir un pied en Ligue des champions, joue encore les candides.
Girard : « Pour Nene et Pastore, on s’y prendra au dernier moment… »
« Ce n’est pas important de jouer avant ou après », répond Carlo Ancelotti. Le plus important sera d’être en tête à la fin de la saison. Je ne pense pas que Montpellier va lâcher. C’est une très bonne équipe, avec une très bonne organisation. » En Côte d’Or, l’entraîneur du PSG devra faire sans Thiago Motta (suspendu), Maxwell, Milan Bisevac et Mathieu Bodmer (blessés). Guillaume Hoarau, « en confiance », se félicite l’Italien, conservera sa place à la pointe de l’attaque. Momo Sissoko remplacera Motta dans l’entrejeu aux côtés de Blaise Matuidi et devant eux, Javier Pastore se chargera de l’animation. Carlo Ancelotti ne l’a presque pas quitté de la semaine, lui glissant souvent quelques mots en préambule des séances d’entraînement. « C’était juste pour parler un petit peu », explique l’Italien.
Il ne lui a pas échappé que l’Argentin avait retrouvé un certain éclat dimanche dernier contre Ajaccio (4-1) avec un but et une passe décisive. Des atouts, René Girard en compte aussi. Il récupèrera Olivier Giroud, le meilleur buteur du championnat (16 réalisations). Et pourrait se payer le luxe de ménager le dynamiteur Younes Belhanda, toujours gêné par un problème à une cuisse. Un joueur pour lequel le PSG ne masque pas vraiment son intérêt. « On s’aperçoit qu’ils veulent nous débaucher des joueurs, note René Girard. Même si je peux paraitre paranoïaque, il y a quand même des choses qui m’interpellent. Nous, on verra. Pour Nene et Pastore, on s’y prendra au dernier moment », ironise-t-il. A lui seul, le transfert de l’Argentin (42 millions d’euros) dépasse le budget du club héraultais (environ 35 millions)… Trois semaines après leur magnifiquement affrontement au Parc des Princes (2-2), Parisiens et Montpelliérains rivalisent désormais sur le terrain de l’intox.
Le titre de l'encadré ici
Luyindula dans le groupe du PSG|||
Peguy Luyindula a été retenu dans le groupe du PSG qui se déplacera à Dijon ce dimanche (17h). En conflit avec Antoine Kombouaré, qui a été remplacé en janvier par Carlo Ancelotti, l’international français avait été écarté du groupe professionnel et n’avait jamais été appelé cette saison. L’ancien Lyonnais et Marseillais poursuit notamment le PSG en justice pour « harcèlement ». Drôle d’ambiance pour un retour.