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PSG: pourquoi Pastore est une légende

Javier Pastore

Javier Pastore - @AFP

Le départ de Pastore laisserait un vide incommensurable dans le coeur des supporters parisiens. Joueur racé au style de jeu d’une rare élégance, le milieu argentin n’a que trop rarement répondu aux attentes placées en lui. Un paradoxe qui résume assez bien les six années du milieu argentin dans la capitale.

"Représentation embellie de la vie, des exploits de quelqu’un et qui se conserve dans la mémoire collective." C’est ainsi que le Larousse définit une légende. La carrière de Javier Pastore au Paris Saint-Germain, c’est un peu tout cela à la fois. Il a peut-être disputé son dernier match dans la capitale contre Caen mercredi soir (3-1), l'émotion était donc vive dans les travées du Parc des Princes. "Les fans ont toujours été proches de moi. Les entendre chanter pour moi tout au long de cette soirée, dire que je vais rester, m’a ravi", savourait Pastore, ému à la fin du match.

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Ce n’est un mystère pour personne, l'Argentin est l’un des chouchous du Parc des Princes depuis son arrivée au Paris Saint-Germain, il y a six ans. L’hommage des supporters est venu rappeler l’évidence. Les plus anciens d’entre eux ont vu passer des magiciens dans ce club, mais aucun ne ressemble à Javier Pastore. Ni de près, ni de loin. L’enfant de Córdoba est un esthète du jeu. Créatif à souhait, il a véhiculé de multiples représentations dans l’imaginaire des fans parisiens, au point de devenir une légende.

Le paradoxe Pastore

Il est le représentant d'une espèce en voie de disparition. Un meneur de jeu à l’ancienne, un vrai numéro 10, aspiré par le jeu vers l’avant, la tête toujours levée, guidé par un sens aiguisé de la passe et une vision du jeu sans pareille. Tout n’est que finesse chez lui, une forme de splendeur qui a enchanté le Parc des Princes. C'est un peu le paradoxe Pastore, aussi souvent aimé qu'il a été absent.

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Car, quoiqu’il arrive cet hiver, d’ici à la fin du mois de janvier, Javier Pastore laissera un goût d’inachevé. Dès le 6 août 2011, date de son transfert au Paris Saint-Germain, pour un montant record, à l’époque, de 42 millions d’euros, l’Argentin a constitué la pierre angulaire du projet qatari. Ce statut, tout nouveau pour lui, le joueur l’a longtemps traîné tel un fardeau sous Antoine Kombouaré puis Carlo Ancelotti. Ce sont ensuite les blessures qui ont freiné sa progression et l’ont empêché d’assumer pleinement le rôle qui devait être le sien.

Un esthète trop souvent blessé

"El Flaco" (le maigre) s’est accroché, souvent, à cette lueur d’espoir qu’un jour, peut-être, son physique chancelant, le laisserait tranquille. Il a toujours conservé la confiance du président du Paris Saint-Germain, Nasser Al Khelaïfi, et l’amour des supporters, indéfectible.

Reste que Pastore en a bavé. Les petits bobos l’ont à chaque fois rattrapé, toujours, sans discontinuer. Genou, mollet, tibia, aine ... Plus de 365 jours passés à se soigner, soit une année civile complète depuis son arrivé dans la capitale. C’est proprement hallucinant. Le sort s’est acharné sur lui, il n’a jamais trouvé la paix. Et quand ce fût le cas, il n’est jamais parvenu à enchaîner.

Les stats n'affectent pas sa popularité

Jusqu'en 2014-2015, (6 buts, 16 passes décisives en 51 matches toutes compétitions confondues), Javier Pastore a toujours disputé une quarantaine de matches par saison. À peine plus de 20 par la suite.

Les statistiques et l'influence de Pastore ont beau décliner depuis, il conserve sa popularité, on chante à sa gloire. Aucune des stars arrivées au club n'a pris cette place si particulière dans le coeur des supporters parisiens.

L'épilogue de son aventure parisienne semble proche, désormais. Le projet qatari répond à d'autres logiques, comme celle de rentrer dans les clous du fair-play financier. En montant en gamme dans les stars recrutées, le PSG a permis à Javier Pastore de réaliser une belle mue: de star trop payée par l'argent qatari lors de son arrivée à icône d'un football romantique lors de son probable départ. 

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QM