Puel, comme un air de déjà-vu

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Aulas, il t’aime ou tu le quittes ! Depuis l’arrivée du président lyonnais entre Rhône et Saône, seul Guy Stephan, en 1996, a été remercié. Tous les autres entraîneurs sont partis. Avec des similitudes parfois troublantes. La situation de Claude Puel en ce début de printemps ressemble ainsi à s’y méprendre à celles connues par Gérard Houllier (mars 2007) puis Alain Perrin (mars 2008). Deux techniciens qui avaient encore douze mois à servir sur le banc lyonnais, mais dont le sort était déjà officieusement réglé depuis l’hiver…
Fragilisé par ses résultats depuis trois ans et une cassure avec les très influents « Bad Gones », qui ont ressorti la fameuse banderole « Puel démission » en première période face à Lens, Claude Puel emprunte les pas médiatiques de ses prédécesseurs : rester publiquement droit dans ses bottes et son contrat. Malgré les sorties répétées de son président à son encontre. « On n'a peut-être pas eu la meilleure inspiration quand on a signé ce contrat de quatre ans », lâchait encore Jean-Michel Aulas samedi.
Trop cher de le licencier
« Le président est un bon client des médias, lui répond l’entraîneur lyonnais. Chaque phrase, chaque mot, tout est décortiqué… Je reste concentré sur l’équipe et je ne ferai bien sûr aucun commentaire. Stop ! Place au terrain, chaque chose en son temps. » Une récurrence sémantique qui lui avait déjà permis de persuader ses cadres que la remontée au classement était possible l’automne dernier. Bluffés par sa solidité, tous s’étaient ralliés à son panache. On connaît le résultat : ce passage remarqué de la 18e place en septembre au podium depuis ce week-end.
Mais ces derniers mois passés dans le stress de cette course à handicap ont marqué les esprits. Aujourd’hui, plus personne ne parie sur la présence de Puel au stage de début de saison, à Tignes, en juillet 2011. Comme personne ne l’avait fait, au même instant de la saison, pour Houllier et Perrin. Puel aurait même pu être débarqué en octobre si les finances du club avait permis à la fois de financer son départ (à raison de 150 000 euros par mois jusqu’en juin 2012) et de payer le nouveau salaire du staff…
« En fin de contrat, je pourrais aussi décider de m’arrêter et d’aller voir ailleurs », avait avoué l’ancien coach de Lille en février, en réponse à une nouvelle attaque de son président. Jean-Michel Aulas ne demande que ça.
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Qui pourrait venir ?
Le contexte financier de l’OL, qui va faire partir deux internationaux cet été pour alléger sa masse salariale, restreint les possibilités de « folie » sur le marché des entraîneurs. Malgré les rumeurs, Didier Deschamps semble mal parti pour rejoindre la capitale des Gaules. Son adjoint, Guy Stéphan, est le seul entraîneur à avoir été limogé par Jean-Michel Aulas. Et le Marseillais rêverait d’une place à l’étranger (Chelsea ?). Engagé avec le Maroc, Eric Gerets pourrait en revanche être intéressé. Tout dépendra du match retour des éliminatoires de la CAN début juin. Enfin, Jean Fernandez est dans la ligne de mire des dirigeants lyonnais. La femme de l’ancien entraîneur de l’OM se plairait bien à Lyon. Elle rêverait d’habiter la Croix-Rousse si son mari était choisi. Reste la possibilité de garder Claude Puel l’an prochain, et de le propulser manager général avec en-dessous de lui un « gros n°2 » en qui il a confiance. Patrick Collot serait alors écarté.
E. J.