Reims, le coupeur de têtes

Grzegorz Krychowiak - -
Privilège de boucler une journée de Ligue 1, Lille connaissait au coup d’envoi les résultats de ses principaux concurrents. Tenus en échec à Montpellier (1-1) et Guingamp (0-0), Monaco et Saint-Etienne avaient laissé des plumes dans la course à l’Europe. Le LOSC, sur une série de six victoires consécutives à domicile en championnat, comptait bien sauter sur l’occasion pour asseoir encore un peu plus sa place sur le podium. Un succès et Rio Mavuba et ses coéquipiers auraient même endossé le costume de dauphin du PSG à la place des Monégasques. Mais ce scénario qui semblait parfait ne s’est pas réalisé.
Positionné très bas, sans grande intention de se porter vers l’avant, Reims a tissé une toile dans laquelle les Lillois se sont empêtrés. Si le retour de Simon Kjaer a dans un premier temps rassuré sa défense, le LOSC a en revanche manqué d’inventivité offensive. Trop esseulé, Salomon Kalou, auteur de six buts en L1 cette saison, a essayé tant bien que mal de trouver la faille. En vain. L’Ivoirien a pourtant bougé la défense champenoise mais Kossi Agassa s’est montré décisif (5e, 9e, 42e). La frappe puissante de Djibril Sidibé a elle aussi trouvé le portier rémois sur sa route (68e). Et comme souvent, ce manque de réalisme s’est payé très cher.
Le but gag de Fortes
Déjà vainqueurs à l’aller (2-1, 17 août), à une époque où le LOSC n’était pas encore un prétendant à la C1, et plus gros coupeurs de têtes cette saison (victoires contre Lyon et Marseille en Ligue 1 et face à Monaco en Coupe de la Ligue), les Rémois ont fait honneur à leur réputation. Et la chance les a bien aidés. Entré peu de temps auparavant, Odair Fortes a inscrit le but le plus improbable de cette saison en L1. En prenant le ballon en pleine figure sur un dégagement de Sidibé, l’attaquant capverdien a trompé, bien malgré lui, un Vincent Enyeama impuissant (1-0, 73e).
Le deuxième but de l’excellent Grzegorz Krychowiak, d’une tête sur corner, ne doit lui rien à la chance (2-0, 76e). Anthony Weber, qui a trompé son propre gardien de la tête pour un but anecdotique (2-1, 88e), n’a pas non plus eu droit à sa dose de réussite. Ce succès, le premier de Reims à Lille depuis 1959 (buts de Just Fontaine et Roger Piantoni), empêche donc le LOSC (3e) de gagner une place au classement. Pire, les Nordistes voient Saint-Etienne revenir à seulement six longueurs et le trio Marseille-Nantes-Reims à huit. Reims (7e) n’a peut-être pas fini de jouer des mauvais tours au LOSC cette saison.
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