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René Girard : « Pas le moment de paniquer »

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L’entraîneur du leader de L1 a montré ce jeudi l’exemple à ses joueurs. Dans son discours, de la sérénité, de l’excitation aussi, de l’ambition… Bref, tout ce qui peut amener Montpellier vers son premier titre de champion de France.

Vous attendez-vous à une guerre des nerfs pour ce sprint final ?
Je ne sais pas si ça va être la guerre des nerfs mais le moral sera très important. Ce n’est pas le moment de paniquer, c’est le moment de mettre la tête dans le guidon, de se mettre minable. Quand on est à 6 journées de quelque chose d’extraordinaire, on ne réfléchit plus et on essaye d’aller au bout. On doit garder l’état d’esprit qui est le nôtre depuis le début.

Jusqu’à la 37e journée, Montpellier jouera tous ses matches avant ceux de Paris. Est-ce un avantage ?
La seule chose que je peux dire, c’est qu’on sera toujours devant si on gagne. On a pour principe de penser que Paris, avec leurs joueurs expérimentés, habitués à l’Europe et aux grands matches, ne sera pas gêné par nos résultats. A nous de les gêner et d’attendre leur réaction. Mais nous occuper de nous-mêmes reste le plus important.

Vos joueurs réussissent très bien dans leur stade, malgré un public un peu timide…
La Mosson doit rester notre jardin. On ne doit pas changer notre état d’esprit lors des trois derniers matches à domicile. Je pense qu’on aura le douzième homme derrière nous. On a vu que le public était davantage présent face à Saint-Etienne et Caen. On aura besoin de tout le monde. Ce sera même un point essentiel.

« Pas grand-chose à perdre »

Allez-vous commencé à sortir la calculette ?
C’est facile de dire qu’on ne va pas calculer. Mais on l’a bien fait jusqu’à présent alors je ne vois pas pourquoi ça changerait. Dans l’histoire, on n’a toujours pas grand-chose à perdre et beaucoup à gagner. J’ai demandé aux joueurs de ne pas en faire trop, de rester comme on est. Je crois que c’est notre fraîcheur, notre dynamique, qui nous permet de continuer comme ça.

La défaite face à Lorient (1-2) a-t-elle laissé des traces ?
Non, elle ne m’inquiète pas plus que ça. Il reste six matches, on sait ce qu’il nous reste à faire. On doit continuer à avancer, ne pas se poser de questions. A Lorient, on n’avait peut-être pas les jambes ou le mental. Ça fait partie d’un parcours en championnat. A nous de réagir derrière un moment difficile.

Un mot sur votre adversaire, Valenciennes, 12e mais pas encore sauvé.
Il est dans le même timing que nos précédents adversaires, on sait donc que ce ne sera pas facile. Je suis surpris de voir cette équipe à faire le yoyo. Mais il y a de la qualité, elle va s’en sortir. Ils viennent de perdre 3-0 à domicile alors on ne verra pas une équipe valenciennoise ouverte aux quatre vents. Personne ne va nous aider, bien au contraire. Alors il faut continuer à avancer.

Dans cette période capitale dans l’histoire du club, allez-vous surveiller de plus près vos joueurs, comme pouvait le faire Guy Roux à une époque ?
Il ne faut pas oublier que ce sont de grands professionnels. Et si j’apprenais la moindre incartade, ça pourrait ne pas passer. Mais je ne me méfie, aucun souci et je ne vais pas me poster au péage de l’autoroute ! Si on n’a pas l’intelligence et la force de se dire qu’il faut profiter encore un mois de ce moment fabuleux, c’est qu’on n’a rien à faire dans ce métier.

Propos recueillis par Julien Landry