Riolo: "Il n’y a que Monaco qui brille…"

Daniel Riolo - -
Tous mauvais au PSG, ça pourrait être un résumé simple. Mais ont-ils été bons avant ? Ce n’est pas si sûr. Jusque là, les résultats, les gros scores, les histoires de penalties n’avaient-ils pas occulté l’essentiel ? La fameuse analyse du résultat qui seul compte n’avait-elle pas dissimulé un ensemble collectif plutôt défaillant ? Le PSG a été excellent face au Celtic, mais en championnat ? Contre Lyon, Metz, Sainté, le TFC… On avait vu quelques bons moments, des fulgurances individuelles, mais on était loin du compte. Le compte, c’est ce qu’on est en droit d’attendre d’une telle équipe. Et l’argument de l’absence de Neymar est fallacieux. Il facilite juste la basse réflexion et les titres racoleurs. Je le répète avec Neymar, Paris n’avait pas beaucoup mieux joué collectivement cette saison.
L’entente entre les joueurs offensifs ne progresse pas. Cavani ne semble pas très à l’aise. Et au milieu, le « nerf de la guerre », c’est toujours pareil. Verratti ne sert à rien et Rabiot est bon quand ça lui dit de jouer. Emery doit absolument introduire de la concurrence dans ce secteur. Le problème, c’est que l’effectif est pauvre de ce côté-là. Pas de 6 à part Motta. Et sur les deux autres postes, en ce moment, à part Lo Celso qu’on a tous envie de voir plus, il n’y a personne. Et moi, j’ai vraiment du mal à envisager le PSG fort au très haut niveau avec Verratti, Motta et Rabiot au milieu. On attend et ça devient long qu’Emery imprime enfin sa personnalité pour que Paris délivre autre chose que ce genre de bouillie de jeu, de passes inconséquentes. Le PSG n’a pas le droit de proposer 90 minutes aussi affligeantes !
Alors oui, c’est vrai, c’est et ce sera toujours compliqué d’évoluer face à ces blocs bas. Des équipes montées pour disputer des duels, réduire les espaces, pour ne pas jouer au foot. Montpellier avait ajouté un élément supplémentaire, le terrain horrible. Une sorte de tactique Coupe Davis. On reçoit, mais en invitant l’adversaire sur une surface qui empêche l’autre de jouer. Après tout, pourquoi pas. Mais peut-on sérieusement reprocher à l’adversaire de ne pas ouvrir le jeu pour aller se prendre une valise ? Résultat, des matchs comme celui-là, on en a vu des dizaines depuis 2012. Sous Ancelotti, Blanc et maintenant Emery. Avant ou après un match de Ligue des champions, en cas de panne de motivation… on connaît l’histoire par cœur.
Un mot de l’action du penalty non sifflé. Turpin décide, je ne discute pas. En revanche, tous les menteurs et escrocs qui ont écrit et parlé de la présumée mansuétude dont bénéficie le PSG, j’espère que leur bêtise ne les a pas étouffés hier soir. Il ne faut vraiment jamais regarder un match du PSG pour dire une telle ânerie. Qu’un club en perte de dignité se laisse aller à de basses manigances, passe encore, mais que des journalistes « affiliés » se vautrent dans la boue de ces petites combines, c’est abject.
Pour finir sur ce match, est-ce qu’on peut dire que personne ne joue comme ça contre Monaco ? En L1, on ne considère toujours pas qu’affronter l’ASM c’est faire face à un « monstre ». Champion ou pas, on n’attend pas Monaco comme Paris. C’est juste un constat, pas une excuse pour le PSG.
Monaco continue donc de bombarder. Comme la saison dernière, l’ASM avance. Tranquille. 4-0 à Lille. Le LOSC s’est donné gratuitement. Il s’est ouvert et a offert la joue droite puis la gauche. Jouer comme ça avec aussi peu de certitude, d’assurance, face à Monaco, c’est un suicide footballistique.
Une remarque cependant. C’est devenu une tarte à la crème de dire que la possession ne fait pas tout, que ça ne veut rien dire. Oui oui ok, quand deux grosses équipes s’affrontent et que tactiquement des choix clairs sont faits. Ok aussi en cas de hold-up, qui restent néanmoins des exceptions dans le foot. Mais globalement, quand on a la possession, quand on fait plus de passes, on gagne. En tout cas, jamais on prend 4-0 ! C’est impossible. On peut perdre mais pas 4-0. Et cas encore plus dingue, ça n’arrive jamais quand c’est le 17e au classement qui reçoit le 2e ! Oui, le 17e qui domine le 2e dans ces stats-là et prend 4-0 ! C’est unique au monde. Voilà, la vie du LOSC de Bielsa, c’est ce genre d’aberrations. Pour l’instant, on ne comprend rien. Et on ne sait pas si on comprendra quelque chose un jour, cette saison…
C’est rare, mais l’OL jouait samedi 20h. Face à Dijon. Normalement, ça devait faire 3 points. Au lieu de ça, on a vu un 3-3. Après la, paraît-il, fantastique prestation du Parc (j’exagère à peine, allez reprendre les commentaires de certains affiliés), Dijon n’aurait du être qu’une formalité. Au lieu de ça, on a vu un chantier. Memphis ne joue plus. Traoré est moyen et Fekir fait ce qu’il peut pour tenir l’OL en éveil. Face au problème, l’OL se tourne déjà vers ses jeunes. Franchement, à quoi bon recruter ? Que l’OL ne joue qu’avec ses jeunes, ça ne changera pas grand chose. Ndombelé est la nouvelle star, Mendy l’attraction. Il n’y a que 35 000 personnes dans un stade de plus en plus à moitié vide, mais selon le patron tout va bien…
Après 7 journées, l’OL compte autant de points que Caen et déjà trois de moins que Bordeaux. Lyon sera même derrière Sainté quoi qu’il arrive dans cette J7. La 3e place, celle du 2+1 que le boss de l’OL a mal vendu à l’UEFA, sera compliquée à accrocher encore une fois cette année.
Bordeaux a en effet le profil d’un Nice de l’an dernier. Un calendrier allégé, un groupe que Gourvennec maîtrise encore mieux et plusieurs bonnes recrues qui se sont vites adaptées. Si aucun des joueurs clefs (type Malcom) ne se blesse et si l’esprit reste le même, Bordeaux sera un candidat au top 5. Le podium ? Comme souvent, si les présumés favoris (OL, OM) à la 3e place dérapent, alors tout sera possible.
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