Riolo : « L’OM ne lâche rien »

Daniel Riolo - DR
Le 1/0 à la pause semble bien payé pour l’OM. Lignes étirées, espaces ouverts, le match est plaisant, mais si on supporte Marseille, on est bien obligé de constater que la maîtrise n’est pas là. L’OM attaque, Metz contre, mais avec les espaces laissés, ça donne des sorties de ballon propres et plusieurs situations intéressantes. Le jeu de l’OM n’est pas convaincant. Le 3-3-3-1 ne me plaît pas trop. Mendy est souvent très haut. Ça peut être dangereux, mais ça ne l’est pas tant que ça. Et en retour, Imbula est bien seul au milieu.
Le 1/0 met l’OM en bonne position dans le match. Bien payé ? Oui, on peut le penser. Mais à force d’attaquer, d’essayer, de prendre des risques, on peut aussi trouver ça juste. L’égalisation dès l’entame de la seconde période ramène Marseille à la réalité de sa première période très moyenne. Metz s’accroche à l’idée de l’exploit. Les Lorrains jouent avec une ligne défensive à 6. Mais même quand c’est moins bien, moins séduisant, l’OM ne lâche pas, rien. Ça attaque, ça revient, ça insiste.
On pouvait penser qu’avec Romao à la place d’Imbula, ça serait plus dur, moins fluide. Et c’est lui, Romao, qui est à l’origine du 2e but. Reste que la supériorité de l’OM n’est pas claire. Metz fait parfois planer l’odeur du coup tordu. Côté droit marseillais, c’est flou. Bielsa le voit bien. Lemina remplace Thauvin. Un choix défensif ! Un évènement pour le coach argentin. Visiblement, l’OM cherche à assurer le coup. La prestation d’ensemble n’est vraiment pas fameuse. Metz pousse. Dans le dernier quart d’heure, Marseille subit. Les tactiques ont explosé depuis longtemps. Ont-elles existé longtemps ? Avec l’OM, ça ressemble toujours à des matches de Coupe. On se régale. En contre, Payet met même le 3e but ! Ce joueur est aujourd’hui le meilleur du club. Enfin, il le montre avec régularité.
Face à Nantes, Paris a fait le contraire de ce qu’il avait fait devant Nice. Un début raté puis un contrôle plutôt tranquille du match. Le FCN aura donc rivalisé au début et à la fin. Il paraît que les Nantais ont des regrets. N’importe quelle équipe, à partir du moment où elle existe un peu face au PSG, se sent en droit de réclamer des points. Peu importe qu’elles ne fassent globalement rien, qu’elles soient incapables de faire 3 passes de suite, 2/3 opportunités et des décisions arbitrales à contester suffisent à se croire à la hauteur de ce PSG tant honni en France. C’est assez dingue mais c’est comme ça. Bientôt, on dira que Paris gagne ses matches avec de la chance. Bien meilleur que face à Nice, le PSG a pourtant gagné. Rien de fou dans le jeu, mais une domination nette.
La sortie de Verratti a chamboulé le milieu et le jeu. Au cœur de ce jeu parisien, il y a Pastore. Et on comprend, quand on le voit jouer comme samedi, les coaches qui ont des réticences à jouer avec un 10. En fait, le jeu repose sur lui, et quand il n’est pas bon, qu’il rate des transmissions, qu’il perd des ballons au milieu, c’est préjudiciable à l’équilibre de l’équipe. Le milieu très moyen, Paris s’est reposé sur Ibra. Un doublé de sa vedette pour assurer les trois points. Ce qu’on ne sait pas, toujours pas, c’est le véritable état de santé d’Ibra. Il marche souvent, reste efficace, mais devra être bien supérieur pour tirer le PSG loin en Coupe d’Europe. Pour le reste, on a vu des occasions, un Lucas en jambes, un Lavezzi souvent juste. A part ça, Aurier et Digne continuent d’être les « pourquoi pas moi » de cette équipe. Comment ont-ils pu être recrutés dans une équipe aspirant au top européen ? Mystère. Place maintenant au Barça. Le fameux match révélateur.
A Evian, L’OL a procédé à une large revue d’effectif. La jeunesse lyonnaise était partout. Ferri, Tolisso, Ghezzal, Benzia, Fékir, on les a tous plus ou moins vus. Et avant la fin heureuse, j’allais conclure à la fameuse théorie du trop de jeunes tue la jeunesse. Un peu comme au début de saison, j’allais écrire que quand on en voit trop, ce n’est pas bon signe. En étant d’abord fort dans les duels, en imposant un vrai combat, Evian était devant. Au score. Pas dans le jeu bien sûr. De ce côté-là, l’OL était bien mieux. Possession, frappes, la feuille de stats était lyonnaise. Mais ça manquait de mordant, de tranchant. C’était jeune et un brin innocent. Et puis, ils ne sont pas tous au même niveau, ces jeunes. En gros, j’ai pensé qu’on allait revoir l’OL du début d’année. En manque de consistance. Le résultat est venu contredire cette idée.
Lacazette a fait le taulier. Une frappe de fou pour égaliser, puis un péno maîtrisé. Un péno critiquable dans l’esprit et pas en rapport avec les instructions données aux arbitres en début de saison. Alors, comme Nantes, comme d’autres, on va parler de regrets ou de je ne sais quoi. Moi, les regrets, j’en parle quand une équipe domine et qu’elle se fait plomber en contre. Pas quand, comme l’OL, l’équipe essaye de jouer, de construire. Je crois toujours que l’équipe qui obtient un péno, même contestable, a au moins fréquenté la surface adverse pour que ça bascule de son côté. C’est un peu la théorie, l’idée de jeu défendu par Bielsa cette semaine. Les pleureuses qui ne jouent pas, qui n’arrivent pas à développer un semblant de jeu, ça me fatigue.
En parlant de jeu, Bordeaux a fait un retour très intéressant au premier plan ce week-end. On avait oublié le Bordeaux du début de saison. Les dernières rencontres avaient été parfois pénibles et j’avais même été dur avec eux après la défaite au Vélodrome. Mais là, devant Lorient, c’était enlevé, débridé. Un beau match spectaculaire, avec des rebondissements. Le duo Plasil/Sertic devant la défense, ça fait du bien aux yeux. Mais c’est surtout devant que Bordeaux a été fort. Les choix offensifs de Sagnol ont été récompensés. Khazri, Maurice-Belay, Touré ont été très bons. La rentrée de Diabaté a, elle, été décisive.
On note aussi la nouvelle victoire de Sainté. Eh oui, on peut enchaîner les matches ! Même les victoires. Bastia a pourtant fait un bon match. Ce fût même souvent équilibré, mais au final, c’est l’ASSE qui gagne encore. Jeudi, en EL, face à un adversaire complètement à la ramasse dans son championnat, les Verts doivent passer. Il en va de leur crédibilité. Je m’explique : Le PSG mis à part, Sainté, c’est la seule équipe de L1 qui marche et qui est engagé en Coupe d’Europe. Etre un solide Top 5 de L1 et ne pas sortir de ce groupe d’Europa League, ça mettrait un coup sur la tronche de toute la L1. A mes yeux, Sainté est cette semaine le porte-drapeau de notre foot. Il porte sa faible crédibilité.