Rothen : « Nous ne sommes pas bons »

Joueur emblématique du PSG, Jérôme Rothen revient sur la période noire que traverse le PSG depuis le début de la saison.

Jérôme, comment le PSG en est-il arrivé là ?
Aujourd’hui, on comprend le mécontentement de tout le monde. Je peux vous assurer que la situation actuelle est invivable pour les joueurs. On essaye vraiment de faire le maximum pour s’en sortir. Pour le moment, ce que nous réalisons à l’entraînement ne ressort pas en match. Pour ne rien arranger, la réussite nous fuit ces dernières semaines. La preuve, samedi, contre Caen. On paie cash notre première erreur. C’est difficile parce qu’on court toujours après le score. Aujourd’hui, nous sommes dans une période noire.

Hier, au Camp des Loges, vous vous êtes expliqué avec les supporters. Que s’est-il passé exactement, samedi, au Parc des Princes ?
Un supporter est venu me déranger alors que j’étais en pleine concentration. Avant un match, j’ai besoin d’être dans ma bulle. Il me donne un tract où il était indiqué que les supporters faisaient grève. C’est leur droit, même si ça ne fait jamais plaisir. Il y avait en plus des mots assez durs contre nous. Une heure avant une rencontre, je n’ai pas trouvé ça acceptable. D’où mécontentement.

Paul Le Guen est-il toujours l’homme de la situation ?
Nous sommes tous responsables de la situation actuelle. L’entraîneur est là pour trouver la meilleure formule. Malheureusement, les joueurs ne sont pas assez bons aujourd’hui pour espérer gagner un match. On ne répond pas aux attentes de Paul Le Guen. Nous avons déjà réalisé des matchs corrects mais des matchs pleins, ça n’est jamais arrivé.

Depuis quelques jours, on peut lire tout et n’importe quoi autour du PSG. Comment est l’ambiance au sein du groupe ?
On ne pourra pas empêcher les joueurs de parler anonymement. Ca fait quatre ans que je suis au PSG et ça a toujours été comme ça. Tout le monde n’aura pas les c… de parler à visage découvert. C’est comme ça, il faut faire avec. Les joueurs qui restent sur le banc ne sont pas contents de leur situation. Mais ils se battent à l’entraînement. Honnêtement, je ne vois pas de fissure dans le groupe. Il n’y a pas de clan.

Peut-on imaginer votre départ au mercato ?
Mes propos ont été mal interprétés il y a dix jours. J’ai parlé de départ en fin de saison si le PSG ne terminait pas dans les dix premiers. Si nous n’y arrivons pas, ça signifiera que le club a failli à sa mission. Personne ne méritera de continuer au PSG. Il faudra donc reconstituer un nouveau groupe. C’est dur de le dire mais je crois en cette équipe. J’ai envie de me battre. Si j’ai prolongé mon contrat il y a quatre mois, ce n’est pas pour quitter le PSG six mois plus tard.

La rédaction-After Foot (H. Allin)