Saint-Etienne au fond du trou

Cette 5e défaite d'affilée en championnat risque d'être le revers de trop pour les Verts et leur entraineur Laurent Roussey. - -
Les Verts, qui restaient sur quatre défaites consécutives en championnat, savaient qu'ils jouaient gros en accueillant Rennes ce soir à Geoffroy Guichard. Placés dans la même situation en janvier dernier, les hommes de Laurent Roussey avaient alors su réagir et réaliser une fin de saison extraordinaire (5e place), sauvant du même coup le poste de leur entraîneur. Il n'en a rien été ce soir.
Dès l'entame de match, Saint-Etienne apparaît même emprunté, multipliant les erreurs de relance. En face, Rennes prouve qu'il sait aussi jouer à l'extérieur (les Bretons, qui restent sur dix matchs sans défaite, n'ont toujours pas gagné hors de leurs bases), en exerçant un pressing constant. Cela finit par payer dès la 13ème minute. Mickaël Pagis, finalement titulaire, profite d'une nouvelle erreur de la défense stéphanoise et d'un bon service de Jimmy Briand, et s'en va battre Jody Viviani de près. Le manque de confiance des Foréziens est flagrant. Leur relative domination jusqu'à la pause reste stérile.
Un début de seconde période cauchemardesque
Leur entame de seconde période est du même acabit. Elle tourne même vite au cauchemar. A peine rentré en jeu, Jérôme Leroy, l'autre artiste du onze rennais, fait trembler Geoffroy Guichard sur une splendide reprise de volée à l'entrée de la surface. Sur le corner qui suit, Pagis, complètement seul au milieu de la défense stéphanoise, frappe au but. Viviani, pas irréprochable sur le coup, détourne la balle sur Fanni, qui peut marquer son premier but en Ligue 1 (2-0, 50e).
Le public de Saint-Etienne commence à gronder. Et pourtant, à peine deux minutes plus tard, sur une contre-attaque rondement menée, Pagis enfonce le clou. Une nouvelle fois servi par Briand, il vient crocheter Viviani pour marquer dans le but vide (3-0, 52e). Désemparés, les visages des Stéphanois en disent long sur leur désarroi. Dans les tribunes, le kop sud se vide dès la 66ème minute. « Merci les Verts », crient ironiquement les supporters. A la 70ème minute, Pagis, auteur de ses cinquième et sixième buts ce soir, est remplacé par Bruno Cheyrou. Ovation de Geoffroy Guichard... Du jamais vu. A contrario, Gomis, remplacé par Machado, est sifflé par son propre public.
Roussey sur la sellette
C'est dire l'ampleur de la crise vers laquelle semblent se profiler les Verts, en manque total de confiance, très friables derrière, et inefficaces devant. Ce soir, les Stéphanois sont 18es de la Ligue 1. Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, les deux coprésidents de l'ASSE, qui ont quitté les tribunes avant la fin du match, n'ont pas tardé à réagir. Ils ont nommé Damien Comolli, ancien manager général de Tottenham, directeur sportif de Saint-Etienne pour épauler l'entraîneur Laurent Roussey.
Ils affirment que cette nomination était dans les tuyaux depuis un mois. Pour eux, Saint-Etienne a besoin de « quelqu'un d'un niveau supérieur pour sauver le club ». Autant dire que le sort de Laurent Roussey (« en suspens » selon Caïazzo) ne tient plus à grand-chose. L'entraîneur stéphanois, qui affirme vouloir continuer sa mission, devrait en savoir plus demain, à l'issue d'une réunion avec ses dirigeants.