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Saint-Etienne, l’été indien

Dimitri Payet

Dimitri Payet - -

La première place des Verts en championnat redonne le sourire aux habitants. Désormais, ils ne pensent plus qu’au derby, samedi prochain contre Lyon…

Rien que quelques mots, lâchés par le speaker du stade Geoffroy-Guichard après la victoire contre Montpellier (3-0). Mais ils ont fait chavirer le Chaudron. « Nous sommes premiers ! », lance-t-il sous les clameurs des 30 000 spectateurs du stade, parmi lesquels Larqué, Rocheteau, Lopez, Piazza, Curkovic ou encore Bathenay, héros de la campagne européenne de 1976 et figures légendaires du club.

Deux jours plus tard, sous le soleil de l’Etrat, le centre de formation et d’entraînement de l’AS Saint-Etienne, Jacqueline a le sourire aux lèvres. Vingt-huit ans que son équipe n’avait pas été à pareille fête… « Ça fait tellement longtemps, on savoure, glisse-t-elle. Les joueurs que je regarde sont quand même en tête de la Ligue 1 ! »

Cette place de leader, toute la ville semblait l’espérer. « Chez les jeunes, on voit à nouveau surgir les maillots et les écharpes, assure par exemple Lionel Potillon, ancien capitaine des Verts. Il y a une vraie fierté. » Christophe Galtier, l’entraîneur des Verts, ajoute : « La première place ? On m’en parle quand je vais chercher le pain ! » Quant à Baky Sako, le jeune milieu de terrain stéphanois, il confesse que les supporters sont « nombreux à l’arrêter en ville ». « Quand l’ASSE va bien, c’est toute la ville qui va bien », constate-t-il.

Prochaine étape pour les joueurs de l’ancien adjoint d’Alain Perrin, les seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue contre Nice mercredi. Mais pour les supporters stéphanois, cette rencontre ne compte pas. Ils espèrent même que leur club fera l’impasse, afin de mieux préparer le centième derby de l’histoire, samedi à Lyon. « A Gerland, ils vont peut-être moins nous prendre de haut, s’amuse Jacqueline. M. Aulas doit avoir mal au ventre de nous recevoir en tant que leader. » La voix marquée par l’accent du Forez, Jean-Luc est tout aussi confiant : « On va peut-être jouer contre une équipe de Ligue des champions, mais on ne perdra pas à Lyon ».

Si les Verts s’imposaient, l’exploit serait immense. Ils n’ont plus gagné un derby depuis le 6 avril 1994 à Geoffroy-Guichard (3-0). L’occasion d’enflammer un peu plus une ville qui n’attend que ça.

C. Z. (avec E. J.)