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Saint-Etienne - Lyon : aux sources du derby

Maxime Gonalons et Max-Alain Gradel la saison passée

Maxime Gonalons et Max-Alain Gradel la saison passée - AFP

A l’occasion du 109e derby entre Saint-Etienne et Lyon, ce dimanche soir (21h) au stade Geoffroy-Guichard en match de clôture de la 15e journée de Ligue 1, RMC Sport s’est penché sur les racines d’une rivalité historique, son évolution et son impact chez les jeunes.

Le poids de l’histoire

Si le dernier des dix titres de champion de France de Saint-Etienne remonte à 1981, le club forézien prend soin de toujours laisser son prestigieux passé en pleine lumière. Et qui mieux que les acteurs d’autrefois pour passer le témoin ? « Je peux facilement apporter l’expérience de mon vécu à Saint-Etienne puisque j’ai connu le début du centre de formation lorsque j’y suis arrivé à 16 ans, glisse l’ex-Ange Vert, Dominique Rocheteau, devenu conseiller des présidents de l’ASSE. On tient à ce que les jeunes connaissent l’histoire du club car lorsqu’ils arrivent, ils ne la connaissent pas. On la leur fait connaître à travers des images, des témoignages d’anciens joueurs. Et puis on a un historien, Philippe Gastal, le directeur du musée, qui leur parle beaucoup. » Si Platini, les poteaux carrés ou le Chaudron n’ont donc aucun secret pour les jeunes Stéphanois, les Lyonnais ont aussi « un devoir de mémoire » ?

La méthode des Gones ? La continuité en plaçant des ex-Lyonnais tels que Maxence Flachez et Gilles Rousset aux commandes de chaque équipe de jeunes. Les cinq formateurs sont ainsi cinq anciens pensionnaires de l’OL, dans la foulée du créateur du centre, José Broissart. Une tradition perpétuée aussi par Rémi Garde, son ex-directeur avant de devenir le coach de l’équipe première. « Beaucoup de personnes reviennent au club, témoigne Stéphane Roche, directeur du centre de formation et ex-milieu de terrain de l’OL. Ils racontent des histoires. Les jeunes joueurs en sont friands. Ils ont envie par la suite de vivre ça, eux aussi. Si l’environnement autour du jeune ne va pas déstabiliser tout ça, quand vous rentrez à l’Olympique Lyonnais, et quand vous en ressortez, vous avez cette ADN. »

Verdict : avantage Saint-Etienne

Les valeurs avant tout

A Saint-Etienne comme à Lyon, on privilégiera toujours le travail et l’humilité au talent. Ancienne citée industrielle, Saint-Etienne est en pleine mue mais n’oublie surtout pas ses racines. Et encore moins de les transmettre aux jeunes. « On mène des actions citoyennes, notamment à travers ce qu’est la ville de Saint-Etienne, ce qu’elle représente la ville. Je pense au musée de la mine par exemple, rappelle Dominique Rocheteau. Pour nous, ça a beaucoup de valeur. Le public, ici, a toujours préféré un joueur qui donnait tout. Les jeunes ont intérêt à être réceptif à ce discours. Ce sont l’histoire et les valeurs du club. »

Souvent cataloguée comme la « bourgeoise » par opposition à Saint-Etienne, beaucoup plus populaire, la capitale des Gaules cultive elle aussi l’humilité. « Quand on parle de Lyon ça fait un peu peur parce que c’est quand même la troisième ville de France, relativise Gérard Bonneau, responsable de la cellule recrutement des jeunes de l’OL. Mais Lyon, c’est sympathique, familial. Le message, c’est avant tout le respect des valeurs, de ce qui s’est passé avant. Ne pas oublier. On travaille mais on essaie de rester le plus humble possible. »

Verdict : égalité

Le recrutement régional

Incontestablement l’un des atouts numéro un de l’OL qui accorde entre 7 et 10 M€ par an pour la formation, contre 4,1 M€ du côté des Verts. « Saint-Etienne a eu de l’avance en étant le premier grand club formateur, puis il a pris du retard et Lyon est maintenant devant », reconnait l’ancien capitaine stéphanois et membre de la Dream Team RMC Sport, Jean-Michel Larqué. Idéalement implanté dans sa région, le club de Jean-Michel Aulas peut mettre en avant un taux de 70% de joueurs issus de Rhône-Alpes dans son centre de formation. La plupart viennent même de Lyon. Une arme redoutable lorsqu’il s’agit d’aborder le derby face aux voisins stéphanois. « Ces derbies existent aussi chez les jeunes, rappelle Gérard Bonneau. Quand on joue en U13, U15, U17 voire en U19 un match contre l’ASSE, c’est un vrai derby. C’est culturel et bien sûr que ça aide. » Démonstration dimanche soir à Geoffroy-Guichard ?

Verdict : avantage Lyon

Aurélien Brossier avec Edward Jay à Lyon et Saint-Etienne