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Saint-Etienne, un Chaudron « Ultras » sensible

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Saint-Etienne reçoit Reims, ce samedi à 15h, dans un stade Geoffroy-Guichard sous tension après les graves incidents provoqués par les supporters stéphanois à Nice, qui ont conduit la LFP à interdire les déplacements des fans lors des matches à l’extérieur.

Après avoir scruté le ciel et la météo, les regards seront braqués vers les tribunes de Geoffroy-Guichard, samedi lors de la rencontre entre Saint-Etienne et Reims, avancée à 15h. Une semaine après les échauffourées qui ont éclaté dans les tribunes de l’Allianz Riviera entre supporters niçois et stéphanois, l’ASSE espère fébrilement ne pas revivre pareil scénario. Pour cela, Roland Romeyer, président du directoire du club, a rencontré une quinzaine de représentants des groupes de supporters du club, mercredi. « J’ai rappelé que les incidents de Nice étaient inadmissibles, intolérables, et que l’image de l’ASSE avait été plus que ternie, mais salie, a-t-il regretté à la sortie de cette réunion de 2h30. Tous ont reconnu que ce qui s’était passé était inadmissible, que la justice devait être faite et que chacun assumerait ses responsabilités. »

Depuis les évènements sur la Côte d’Azur pourtant, aucun supporter n’a été arrêté par la police. Un aveu d’impuissance pour Romeyer qui s’est plaint du manque de soutien des autorités face aux débordements des fans. Excédé et ému par ces débordements, ce dernier s’est dit prêt à quitter son poste avant de publier une lettre ouverte en direction de tous les acteurs du football. « Il y a des vidéos et des images qui sont parlantes. Par rapport à la gravité des incidents qui ont eu lieu, je ne peux pas comprendre que des fauteurs de troubles puissent rentrer chez eux, aller se coucher, être tranquilles et ne pas être encore interpelés, regrette-t-il. Ces gens-là pourront être au stade samedi. L’AS Saint-Etienne a des responsabilités, mais on ne peut pas faire la police, ni rendre justice. Depuis 3 ans, c’est nous qui réglons des frais de police énormes. Pour Paris et pour Lyon c’était presque 100 000 euros chacun. »

Romeyer : « Il ne faut pas se tromper de cible »

Depuis les évènements de Nice, seule la LFP a pris des mesures en décidant la fermeture des tribunes visiteurs lors des déplacements de Saint-Etienne. « L’AS Saint-Etienne est un club un peu à part puisqu’il y a 240 sections de supporters partout en France, détaille Romeyer. Là, on va aller à Rennes (mercredi), il devait y avoir ceux du Cotentin, ceux de Blois. Ils ne pourront pas se déplacer alors que ce ne sont pas des gens méchants. » Cette mesure préventive sonne comme un avertissement pour un club pas épargné depuis le début de saison par le comportement de ses ultras.

Après l’utilisation de fumigènes face à Bastia et les incidents lors de l’avant-match face à Lyon, les Verts sont sous la menace d’un match à huis-clos. Le club a déjà écopé de trois matches à huis-clos partiels en début de saison en raison de débordements (fumigènes…) dans le secteur des Green Angels. Depuis, ces derniers se sont dissous même si des représentants de la tribune Jean-Snella, où résidaient « les Green », étaient autour de la table, mercredi. « Je ne suis pas entendu par les instances, répète Romeyer. J’ai vu que M.Thiriez parlait de répression. Mais il ne faut pas tromper de cible. Sanctionner les clubs par des amendes, des huis-clos partiels ou total et des retraits de point, ce n’est pas la bonne cible. Il faut sanctionner ceux qui donnent une mauvaise image du football et qui ont des actes comme on a vu à Nice. » Pour qu’on reparle enfin des prestations stéphanoises… sur le terrain.

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Nicolas Couet avec Edward Jay