Saint-Etienne, un tournant pour Puel

Claude Puel, fragilisé par ses mauvais résultats et ses relations conflictuelles avec son groupe, aborde la semaine la plus importante de ses deux années et demie passées à Lyon. L’entraîneur lyonnais ne devrait pas résister à une nouvelle défaite contre St-Etienne samedi à l’occasion du 100e derby.

Aulas met la pression
Dans la maison lyonnaise, Claude Puel n’a plus qu’un seul soutien : Jean-Michel Aulas. Mais sa patience a des limites. En cas de revers samedi lors du 100e derby contre Saint-Etienne, l’entraîneur lyonnais pourrait bien être écarté. « Tout entraîneur, sans forcément être menacé, est menaçable, admet Jean-Michel Aulas. Si au bout de dix matches, les résultats ne sont pas bons, il faut bien changer quelque chose. »
Jamais le président lyonnais n’avait autant ouvert les portes à un départ de son entraîneur. Mais pour ne pas envenimer une situation délicate, le président lyonnais y met les formes. « Après Arles, le 23 octobre, on aura joué dix matches de championnat et disputé nos trois premiers matches de Ligue des champions, souligne-t-il. Là, nous aurons une vision globale de la situation. Il n’y a aucune réticence financière. Compte tenu des pertes que pourrait connaître le club à la fin de la saison en fonction de son classement, ce ne sont pas les trois ou quatre millions qui résulteraient de son renvoi qui poserait un problème. » La pression est sur les épaules de Puel.

Sa succession est déjà envisagée
Pour le remplacer, plusieurs options sont d’ores et déjà envisagées. Une solution sans doute provisoire en interne incarnée par un duo Rémi Garde-Joël Bats est envisagée. Une solution qui a la faveur des Lyonnais historiques. Bruno Génésio, actuel entraîneur de la pro 2, se rapprocherait des deux hommes. Mais une solution qui ne plaît guère au président Aulas. Ce dernier espère dénicher un entraîneur étranger prestigieux. « Je rêve de terminer ma carrière avec un très grand entraîneur étranger, admet JMA. J’ai essayé de faire venir José Mourinho avant Claude Puel (en 2008). Mais on essaiera peut-être d’avoir cette expérience après le bail de Claude Puel. » En tout cas, plusieurs agents recherchent déjà la perle rare. De Eric Gerets à Ottmar Hitzfeld, les noms circulent. A priori, aucune démarche concrète n’a encore été amorcée pour le moment en ce sens.

La brouille Lisandro-Puel
Elle symbolise les divergences entre Claude Puel et ses joueurs. Le buteur argentin n’est plus que l’ombre de lui-même. Diminué physiquement et écœuré par la méthodologie de l’entraîneur lyonnais, il ne comprend pas pourquoi le travail physique est aussi intense et surtout pourquoi le jeu y est peu présent. Victime d’une élongation dimanche à Bordeaux, il ne sera d’ailleurs pas en mesure de jouer samedi contre St-Etienne. Ses relations avec Claude Puel sont plus qu’ombrageuses. Les deux hommes se sont encore accrochés sur le contenu des séances de travail la veille de la rencontre contre Schalke 04 en Ligue des champions. Le point de non-retour semble atteint.

Une réunion pour se relancer
Entre les séances de travail trop lourde, les blessures, les états d’âme des uns et des autres, le groupe lyonnais est au bord de l’implosion. « Claude Puel devrait travailler à la NASA tellement il fait d’expérimentations », souffle un proche de la maison lyonnaise. Le préparateur physique, Vincent Espié, a payé les pots cassés il y a quelques jours alors que toutes les séances de travail sont concoctées par Puel. La saison dernière, les joueurs s’étaient révoltés afin de sauver les meubles. Une réunion est d’ailleurs prévue entre le coach et son groupe ce mardi pour tenter de trouver une solution pour se relancer.

M.B. et E.J.