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Sammaritano, 1,62 m de pur bonheur

Frédéric Sammaritano

Frédéric Sammaritano - -

Auteur du premier but de l’AJA, le petit attaquant a été l’un des héros de la victoire auxerroise face à l’Ajax (2-1) mercredi. Avec sa petite taille, son culot et sa trajectoire atypique, ce supporter de l’OM est déjà comparé à Mathieu Valbuena.

Il a frappé dans la balle avec l’appétit d’un mort de faim et la détermination d’un gars qui a toujours cru en sa chance. Sa tentative, légèrement déviée, a trompé Stekelenburg et ouvert la victoire d’un premier succès de l’AJA en Ligue des champions face à l’Ajax (2-1). A 24 ans, Frédéric Sammaritano est entré de plain-pied dans la légende française de la Coupe d’Europe. Celui qui a débuté la saison en Ligue 2 sous le maillot de Vannes et a été transféré le dernier jour du Mercato pour 500000€ disputait son tout premier match de Ligue des champions. « Ce doit être le but le plus important de ma carrière », souffle-t-il modeste.

Le petit Auxerrois d’1,62 m aurait pu être l’un de ses innombrables soldats perdus du football français. En 2006, pendant que Yoann Gourcuff, son copain de promotion au centre de préformation de Ploufragan, signe au Milan AC, le natif de Plumelec est viré de Nantes sans avoir eu sa chance. Il en voudra à Serge Le Dizet mais nourrira son ressentiment et son esprit de revanche. « Cela a été une période plus dure pour nous que pour lui, affirme Bernard, son père, électricien à Plumelec. Même lorsqu’il n’avait pas de club, il a toujours cru en lui. Aujourd’hui, je suis très fier de son parcours sportif, car depuis qu’il est tout petit, on dit qu’il est trop petit. Mais sa taille c’est aussi sa force. »

Son père : « Depuis tout petit, on dit qu’il est trop petit »

Forcément, ce culot, ce parcours atypique et cette taille forcent la comparaison avec un autre « petit » : Mathieu Valbuena, le lutin de l’OM rejeté par Bordeaux et devenu international à force de volonté et de travail. « C’est flatteur, reconnaît l’Auxerrois. J’ai suivi sa progression. Il est parti d’assez bas et il est chez les Bleus. C’est toujours un exemple. Mais j’ai encore beaucoup de travail pour arriver où il en est. »

Le papa se dit « honoré » par ce parallèle, d’autant que ce natif du Merlan, un quartier populaire du 13e arrondissement de Marseille, est un fou de l’OM, qui a emmené son fils dès 4 ans au Vélodrome. « L’OM, c’est aussi le club de cœur de Frédéric. Je me souviens de son premier match. C’était face à Toulouse, une large victoire 6-1 avec trois buts de Papin. C’était un après-midi de décembre et il y avait de beaux rayons de soleil. » De là à rêver d’un transfert à l’OM, il n’y a qu’un pas que Bernard refuse de franchir. « Moi je veux juste qu’il soit bien dans sa vie et bien dans sa peau… »

MA