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Savidan : « Oui, l’OM m’a contacté »

Le buteur du Stade Malherbe de Caen reconnaît des contacts avec l'OM

Le buteur du Stade Malherbe de Caen reconnaît des contacts avec l'OM - -

Le meilleur buteur du Stade Malherbe de Caen, Steve Savidan (7 buts), qui n’a plus marqué depuis un mois et demi et sa sélection en équipe de France, revient sur ses débuts en Bleu et… nous parle de son avenir.

Steve Savidan, vous êtes à la peine actuellement sur le plan individuel. Vous êtes moins performant à la pointe de l’attaque de Caen… que vous arrive-t-il ?
On enchaîne des bons résultats, c’est le plus important. Cela a toujours été le cas. On peut prendre mes déclarations avant et après ma sélection. J’ai toujours primé les performances de l’équipe. Ce qui compte, c’est que le collectif fonctionne.

Mais qu’est-ce qui peut expliquer votre actuelle baisse de régime ?
J’ai digéré les six mois d’arrivée à Caen et puis peut-être que le comportement des adversaires a changé vis-à-vis de moi. En ce moment, ce sont mes pieds que l’on vise. Maintenant, le contact, j’aime ça aussi.

Vous avez connu le fin du fin avec l’équipe de France. N’était-ce pas trop dur de revenir ensuite au train-train quotidien du championnat de France ?
Ce serait hypocrite de dire non. On ne se prépare jamais à ce genre de choses, notamment avec le parcours que j’ai. C’est vrai que ça été un petit peu dur. Mais la chance que j’ai eu, c’est de pouvoir me replonger rapidement dans le championnat et mes coéquipiers m’ont très bien accueilli.

On critique beaucoup la nouvelle génération qui sévit actuellement en équipe de France. Vous qui avez découvert le quotidien des Bleus, comment jugez-vous l’ambiance en sélection ?
En équipe de France, j’ai trouvé des bons mecs. Vraiment, avec le franc-parler que j’ai, j’ai rencontré des mecs bien. Dans les clubs, c’est exactement pareil. Cette nouvelle génération, elle est un peu « wesh, wesh ». Oui, il faut un peu leur mettre un coup de pied au cul. Mais à mon époque, c’était pareil. Maintenant, la différence avec l’époque d’avant, c’est que quand on avait vingt ans, il fallait au moins réaliser une bonne saison pour se faire voir. Aujourd’hui, un ou deux matches exceptionnels suffisent pour porter un gamin aux nues. La faute en incombe aux médias mais également à certains dirigeants qui enflamment leurs jeunes joueurs.

Quels sont les anciens à resserrer la vis en équipe de France ?
Il y a Jean-Alain Boumsong, William Gallas, Patrick Vieira… Maintenant, les jeunes en équipe de France ne sont pas des cinglés. Ils sont très responsables. Ils ont conscience de la valeur du maillot qu’il porte. Maintenant, c’est vrai que la différence entre eux et moi, c'est qu'il n’y a pas une flopée de journalistes qui dort devant chez moi pour prendre des photos. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils sont blasés mais c’est sûr qu’ils ont un peu moins la pêche.

Est-ce que certains membres des Bleus n’auraient tout simplement pas pris la grosse tête ?
Non. Mais peut-être que le regard des gens a changé. Quand on voit ce que gagnent certains joueurs, on se dit tout de suite qu’ils doivent avoir des privilèges qu’ils ne s’accordent pas forcément. Il faut aussi rappeler qu’avant, l’aspect médiatique était en option… aujourd’hui, c’est devenu quasi obligatoire.

En équipe de France, vous avez également découvert Raymond Domenech. Qu’en avez-vous pensé ?
J’ai été agréablement surpris. Il a un vrai rôle d’entraîneur, il participe aux séances.

Concernant votre avenir, où en êtes-vous ? On parle de vous du côté de l’OM...
J’ai eu une discussion avec mes dirigeants il y a une dizaine de jours. On est sur la même longueur d’onde. On veut continuer ensemble. Maintenant, il ne faut jamais dire jamais. Si une proposition se présente à l’équipe de Caen, ce sera au président Jean-François Fortin de prendre une décision. Mais ce ne sera pas à moi d’aller voir mes dirigeants pour leur demander de partir.

Votre agent a été contacté par l’OM ?
Oui. Je sais que des clubs cherchent des joueurs qui n’ont pas joué cette saison en Coupe d’Europe, qui soient performants quel que soit leur âge et qui aient de l’expérience. Mais est-ce que Steve Savidan répond aux critères de l’OM ou même ceux de Caen… ce n’est pas à moi d’y répondre. Mon agent Henri Zambelli ne me parle transfert que lorsqu'il y a du concret. Je sais juste que l’OM l’a contacté. C’est tout.

Vous pourriez partir ? A 30 ans, c’est peut-être le moment de tenter votre chance dans un grand club, non ?
J'ai eu cette réflexion au mois de juin avec Valenciennes lorsque les dirigeants nordistes m'ont fait comprendre qu'ils ne voulaient pas continuer avec moi... alors que je souhaitais prolonger trois ans avec eux...La décision ne m’appartient pas. J’ai un contrat de trois ans avec Caen. Ma femme se plait ici, mes enfants se plaisent ici, je me plais ici. Maintenant, je le répète, ce sera à mon président et à mon entraîneur de donner suite si proposition il y a, qu’elle, vienne de Marseille ou qu’elle vienne de Caen d’ailleurs, pour une éventuelle prolongation de contrat.

Si l’intérêt de Marseille devenait plus persistant, vous ne seriez pas déçu si ce transfert ne devait pas avoir lieu ?
Non. Là où je serais déçu, c’est de ne pas avoir eu de discussion à ce sujet avec mes dirigeants. Moi, je veux être mis au courant et qu'il y ait une décision collégiale. Aujourd’hui, je suis dans l’optique d’écouter mes dirigeants. Mais je n’ai pas à fermer la porte.

A combien estimez-vous votre valeur sur le marché actuellement ?
Ça dépend si on compte en héctolitres de bière (rires)... non je sais pas. Ce n'est pas à moi de répondre à ce genre de questions mais plutôt à Jean-François Fortin et à Franck Dumas.

Huit-neuf millions d'euros ?
Probablement oui.

La rédaction - Luis Attaque