Seydoux : « Faire partie des grands d’Europe »

Des étoiles plein les yeux, Michel Seydoux savoure l’entrée du LOSC dans le Grand Stade, ce vendredi face à Nancy (20h45). Le président de Lille espère que son club franchira un cap grâce à ce magnifique outil.

M.Seydoux, dans quel état d’esprit êtes-vous avant votre premier match dans ce Grand Stade ?

J’ai l’impression d’être comme ces sportifs de haut niveau qui ont gagné quelque chose d’extrêmement important et à qui on demande ce qu’ils ressentent. Ceux qui sont vraiment honnêtes disent : « Je ne sais pas ». Je ne sais pas encore ce que ça représente. J’ai besoin de m’adapter. Je ne suis pas comme un enfant devant un jouet mais je suis assez surpris. Je suis baigné par un bonheur et une incertitude sur le fonctionnement. J’ai plein de sentiments mélangés. Il y a évidemment une immense fierté d’être un des petits éléments moteurs pour que cette chose existe. Il ne faut pas oublier ceux qu’ils l’ont fait, que je remercierai en temps et en heure.

Comment vos joueurs abordent-ils ce grand rendez-vous ?

J’ai l’impression qu’ils sont comme moi. Il y a ceux qui connaissent les grands stades, qui ont fait des tournées européennes et qui se repèrent tout de suite. Ils comparent ce stade aux plus grands d’Europe et on est fier. L’ambition est de faire partie des grands d’Europe, à tous les niveaux. C’est un moment extrêmement important, rarissime dans la vie d’un club et rare dans le foot français car cela faisait longtemps que l’on attendait un grand stade pour un club résident.

Etes-vous surpris de réunir 30 000 abonnés dès cette saison ?

L’attractivité du LOSC commence à s’améliorer. C’est vrai que certains s’interrogeaient et je leur réponds aujourd’hui sur la capacité du LOSC à réunir des spectateurs. On nous disait qu’on n’arrivait pas à remplir le Stadium Nord et donc qu’on ne remplirait jamais le Grand Stade. Il y a 30 000 abonnés aujourd’hui, chapeau et merci à eux. J’espère qu’on sera à la hauteur de leurs attentes.

« Je suis encore paumé »

Le LOSC entre-t-il dans une nouvelle dimension ?

Notre ambition est de rattraper les grands clubs français. Après, c’est vous, les observateurs avisés, qui déciderez à quel niveau nous sommes dans la hiérarchie française. Mais je pense que l’arrivée de ce stade nous fait passer une étape importante. Après, il faut regarder la vérité en face, le grand club européen français, ou qui pourrait l’être, c’est Paris. Nous sommes un club dans la moyenne des clubs européens. On n’a pas encore l’ambition d’être un grand club européen. C’est la prochaine étape. On a mis dix ans pour monter le club d’un niveau. Je pense qu’il faudra dix ans pour le niveau d’après.

Avez-vous déjà trouvé vos repères dans cette enceinte ?

Je suis encore paumé, mais c’est une part de mystère. J’ai encore envie de me perdre un peu. Seuls les nombreux ouvriers qui ont travaillé sur le chantier en connaissent les recoins. Mais il n’est pas certain que tout le monde les connaisse car c’est encore un labyrinthe. Je me suis perdu pour trouver le parking mais on va s’adapter.

Craignez-vous quelques petits désagréments pour ce premier match ?

J’ai confiance dans la qualité du travail qui est fait. Je sais que les problèmes seront résolus mais je demande d’être patient. Le stade sera parfait dans un certain nombre de mois parce que, comme toujours quand on fait des travaux, il y a encore des plâtres qui sèchent. Ce qu’on souhaite, c’est que le public s’en aperçoive le moins possible.

Propos recueillis par Jean Bommel