Supporters : Valls veut accentuer la répression

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Une grande fermeté en pensant à l'Euro 2016
Comme promis, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, et Valérie Fourneyron, ministre des Sports, ont reçu plusieurs dirigeants du football français dont Frédéric Thiriez, président de la LFP, Jean-Pierre Louvel (UCPF) et des présidents de clubs, ce mardi, pour évoquer les violences dans les stades qui ont émaillé la première partie de saison en L1. A l’issue de cette rencontre qui a duré 1h30, un mot d’ordre est ressorti : la fermeté. « Il n’est plus question de revoir ce qu’on a vu : des sièges arrachés ou des bagarres entre supporters, rappelle Frédéric Thiriez. C’est inacceptable. Le ministre a été très clair là-dessus : la répression va être accentuée contre les fauteurs de trouble. »
« Il faut faire en sorte de retrouver des stades où les familles peuvent aller librement et tranquillement, poursuit Louvel. Il y a aussi l’horizon de l’Euro 2016. On doit présenter une image exemplaire de notre football à toute l’Europe à cette occasion. Il faut bien préparer les choses. Les incidents ont diminué de 50% et il faut faire en sorte qu’ils tombent proches de zéro. »
L'interdiction totale de déplacements pas souhaitée
Un temps évoquée, l’interdiction totale de déplacement des supporters ne sera pas actée… dans l’immédiat. « C’est dans le pouvoir du premier Ministre, rappelle Thiriez. Pour l’instant, il est sensible à l’argumentation suivant laquelle il faut juger les choses au cas par cas. Lorsque les Marseillais se déplacent, il n’y a pas d’incidents et ils sont très nombreux à se déplacer. Inversement, il y a des cas où l’interdiction se justifie. J’espère qu’on n’arrivera pas à une interdiction générale mais on sera extrêmement vigilant. »
En revanche, le président de la LFP promet « la dissolution de groupes qui prônent la violence, le racisme ou l’homophobie, et une très grande vigilance sur les déplacements de supporters ». Mais sur ce dernier cas, le ministère des Sports, par le biais d’un communiqué, étudie la possibilité de responsabiliser et de solidariser le club visiteurs avec celui qui reçoit. « Une partie notable des difficultés étant liée aux déplacements de certains supporteurs ultras, la responsabilisation financière des clubs visiteurs sera étudiée, afin de ne pas faire porter l’intégralité de la charge financière des mesures de sécurité sur le seul club accueillant », explique-t-il.
Des interdictions de stade à vie ?
Ouvert pour étudier les déplacements au cas par cas, le gouvernement devrait en revanche se montrer plus sévère et sans concession au sujet des interdictions de stade. « Le ministre s’est engagé à regarder à nouveau la rédaction de la circulaire à ce sujet », précise Thiriez regrettant la réticence des préfets à prononcer des interdictions de stade sur le plan administratif « parce qu’ils redoutent les risques juridiques ». « Si on avait davantage d’interdictions de stade, on ferait un gros progrès, assure Thiriez. En France, il y a 323 personnes interdites de stade. C’est dix fois moins qu’en Angleterre, ce n’est pas suffisant. »
En plus de l’augmentation du nombre d’IDS, la durée des sanctions pourrait sensiblement augmenter. Le ministère des Sports a appuyé cette thèse en expliquant que la durée « des interdictions individuelles de stade gagnerait à être augmentée, à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres pays européens. » « Pour ceux qui auraient commis des faits, nous souhaitons des interdictions lourdes, prévient Jean-Pierre Louvel. Et nous avons demandé, pour les récidivistes, des interdictions à vie. »
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