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Tapie : « L’exigence, c’est de gagner la Ligue des champions »

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Invité de Coach Courbis, l’ancien président emblématique estime que le club marseillais doit désormais viser les sommets européens.

Bernard Tapie, comment avez-vous vécu le titre de l’OM dix-huit ans après votre dernière conquête en championnat ?
Personne ne peut être allé à Marseille sans être « camé » pour le restant de ses jours. Ce n’est pas parce que les abrutis qui se sont succédé à la tête de l’OM ne m’ont pas invité que je n’ai pas conservé le cœur bleu et blanc. Chez moi, les jours de match, ils ont tous les écharpes. C’est notre club de toujours. Le PSG, c’est totalement impossible pour moi. Ce qui me ferait marrer, et les Marseillais aussi d’ailleurs, c’est de monter un second club à Paris (rires).

Quel doit être l’objectif du club maintenant ?
J’espère que Deschamps va dire : « J’ai fait la preuve de ma compétence. On a cassé l’idée de ne jamais y arriver ». Maintenant, que c’est passé, l’exigence, c’est de gagner la Ligue des champions. Tous les grands experts qui disent que ce n’est pas comme avant, que c’est plus difficile, c’est de la connerie en barres. Ce qu’a fait Porto en 2004 ou le Bayern, cette année, c’est possible.

Le club peut-il s’en donner les moyens ?
Quand on regarde l’effectif du Bayern Munich, il n’y a pas de quoi être affolé ou se dire qu’on n’y arrivera jamais. Disputer une compétition comme la Ligue des champions, quand on est Marseille, avec son histoire et qu’on est champion de France, c’est pour la gagner.

« Deschamps va les mener à la victoire »

Marseille n’a-t-il finalement pas besoin d’un ou plusieurs rivaux comme à votre époque ?
C’est un challenge indispensable. Je pense fondamentalement qu’à l’époque où on était au top niveau, s’il n’y avait pas eu tous les bons clubs – Le PSG de Denisot, le Bordeaux de Bez, le Monaco de Campora – qui arrivaient à battre la Juventus, à gagner la Coupe des coupes, on n’aurait jamais été champion d’Europe. Plus il y a des équipes fortes, mieux c’est.

Êtes-vous surpris par la réussite de Didier Deschamps, votre ancien capitaine ?
Non. Il a un état d’esprit génial. Il va les mener à la victoire. Moi, il m’avait déçu comme joueur au départ. Je voyais qu’il ne pouvait pas jouer. Plutôt que de le laisser sur le banc, je lui ai dit qu’il était jeune : « Bordeaux te veut, tu vas aller à Bordeaux ». Là, il me dit, avec un aplomb incroyable - et à l’époque pour me parler comme ça, il fallait être bien monté - : « Ecoutez, président, ne me vendez pas. Prêtez-moi, et je reviendrai titulaire ». Moi, quand on me parle comme ça, je ne sais pas résister. Hop, il va à Bordeaux. Il revient non seulement comme titulaire, mais aussi comme capitaine.