RMC Sport

Thiriez passe à l’attaque

Le président de la LFP veut résoudre les problèmes de violence dans les stades.

Le président de la LFP veut résoudre les problèmes de violence dans les stades. - -

A l’issue d’une réunion de travail au Ministère de l’Intérieur portant sur les violences entre supporters, Frédéric Thiriez a annoncé la création de nouvelles unités spécialisées, les « sections d’intervention rapide ».

Trop, c’en est trop. Les récents incidents survenus lors du derby entre Monaco et Nice ont définitivement éprouvé la patience de Frédéric Thiriez. Ce jeudi, le président de la Ligue a participé à une réunion de travail sur les violences de supporters dans les stades. Autour de lui, une cinquantaine de personnes dont Jacques Lambert, le directeur général de la FFF et le président de l’OM, Jean-Claude Dassier.
Après deux heures de réflexion, Thiriez a officialisé la création par le ministère de l’Intérieur d’une nouvelle unité spécialisée, dite « section d’intervention rapide ». Son but ? « Identifier les casseurs, les interpeller puis les déférer à la justice, détaille le patron de la Ligue. Ce dispositif sera mis en place dès la fin du mois. » Une annonce forte pour un message fort. « Ce qu'il faut, c'est cibler les vrais fauteurs de troubles, insiste Thiriez. Il faut pour cela augmenter les interdictions de stade. Il faut arriver à environ 500, je vous rappelle qu'en Angleterre c'est 3000. Si on y arrive, on aura fait 90 % du chemin. »

Les supportes privés de déplacement ?

« Il ne faut pas comparer ce qui se fait là-bas avec les débordements en France, tempère le sociologue Nicolas Hourcade, spécialiste des supporters, joint par RMC Sport. Les phénomènes ne sont pas les mêmes. Il faut savoir s’adapter. Je ne sais pas si c’est une bonne solution. Les stades doivent demeurer des lieux festifs. Si on ne peut plus rien dire, si on ne peut plus contester les instances, ce ne sera pas sain. » Le sociologue va plus loin : « La dissolution de groupes de supporters violents n’est pas non plus forcément une méthode miracle. En général, on s’attaque à des associations ayant un discours régulateur. Deux ans après sa disparition, on ne peut pas dire que la tribune Boulogne, au PSG, soit moins violente. Désormais, on se retrouve sans interlocuteur clairement identifié. Cela rend plus difficile la prévention. »

A l’étude également lors de cette réunion de travail, la possibilité d’interdire purement et simplement les déplacements de supporters lors des matches jugés à risques. « Cela a été évoqué pendant la réunion, reconnaît Thiriez. C’est une extrémité à laquelle il serait possible d’avoir recours. » Pensait-il au PSG-OM du 28 février, sur lequel plane déjà des doutes en matière de sécurité ? Qu’il parait loin, le dialogue jugé « constructif » du début de semaine, lors du congrès national des associations de supporters…

La rédaction - A.D., avec J.S