Tigana : « Bordeaux-OM, c’est toujours particulier »

Jean Tigana - -
Vous avez joué des Bordeaux-Marseille dans les deux camps. Est-ce toujours un match particulier ?
Oui, toujours. Sauf qu’avec Marseille, je ne suis jamais arrivé à gagner à Bordeaux. (Rires). Je ne suis venu que deux fois. Mais bon, ce sont des générations un peu différentes. Il ne faut pas comparer. La rivalité ? C’était à l’époque entre Bez et Tapie. Je pense que vous (les médias, ndlr) avez activé cela, car c’était du régal pour la presse, la télévision. C’était deux grands personnages. Quand on arrivait à Marseille, ce n’était pas évident non plus, car il y avait toujours des déclarations qui enflammaient le public. Maintenant, c’est plus soft. Il n’y a pas d’agressivité entre les deux clubs.
Que représente Marseille pour vous qui avez grandi là-bas ?
C’est, entre guillemets, ma ville car j’habitais Cassis. Ma mère est une pure marseillaise. Elle s’appelait Mauricette Brun. (Rires). Comme quoi, je suis à moitié marseillais. J’ai vécu toute mon enfance à Marseille. C’est sûr que cela représente quelque chose. D’un autre côté, avec les Girondins, j’ai souvent battu l’Olympique de Marseille. Dont deux fois en finale de la Coupe de France.
« Il faut qu’on arrive un peu plus à se libérer »
Cette rencontre doit être d’autant plus significative pour vous que les deux formations suivent en ce début de saison des trajectoires similaires...
Nous sommes tous les deux dans la même situation. On a fait un mauvais démarrage. Ils ont gagné comme nous et ils ont des blessés comme nous. On se prépare à un très gros match. Tout le monde l’attend ici, sur Bordeaux. Mais ce n’est pas d’aujourd’hui. C’est de tout temps.
Marseille, est-ce le niveau au dessus de Paris ?
Non. Ça sera le même niveau. Que ce soit Marseille ou même Lyon, quand vous jouez ces grosses équipes, l’intensité et l’engagement est total. Pour ce match contre l’OM, j’attends un peu plus d’occasions de buts. C’était très bien dans la détermination à Paris, mais il faut qu’on arrive un peu plus à se libérer.
Le groupe a beaucoup évolué cette semaine (départs de Gourcuff et Cavenaghi, arrivées de Maazou et Ben Khalfallah...). Est-ce gênant pour un coach ? Est-ce que ça peut déstabiliser un groupe?
Ce jeu de chaises musicales existe dans tous les clubs. Yoann (Gourcuff, ndlr) est parti. On a pris un autre joueur. L’équipe à qui on a pris un joueur va prendre un autre joueur… On m’a prévenu avant que je signe mon contrat. Je connaissais la situation. Je ne suis pas habitué à me prendre la tête par rapport aux blessures, aux départs, aux arrivés. J’ai un groupe, je vais essayer d’en tirer le maximum. Et je suis content de mon groupe. Il y a du potentiel. On l’a montré à Paris. Maintenant, il faut en être convaincu et le montrer à tous les matchs.