Tigana : «Ce sont quelques nuits sans sommeil »

Jean Tigana - -
Jean Tigana, votre réaction après ce revers ?
On a très mal entamé le match. En première mi-temps on était hors-sujet. On s’est bien repris pendant quinze minutes avant de rependre les mauvaises habitudes de l’année dernière. C'est-à-dire des six derniers mois. Je suis en train de récupérer cet héritage alors il faut trouver des solutions. Pour le prochain match, j’aurai récupéré des joueurs suspendus. Il y a un vrai problème c’est certain. Un problème psychologique au niveau de la confiance. Les joueurs n’arrivent pas à se libérer. On va essayer de trouver la solution.
Il y a du doute ?
C’est normal qu’il y ait du doute quand vous ne gagnez pas. Mais le doute doit s’effacer dans le travail et la détermination.
Par quoi passe la solution ?
Les discours c’est le travail. Il n’y a pas d’autres solutions.
Vous attendiez-vous à des difficultés aussi importantes ?
Ca coince depuis longtemps. Je ne m’attendais pas à ce que ça coince à ce niveau-là. Mais c’est mon rôle de trouver des solutions. On a eu un départ de championnat difficile avec plusieurs suspendus, blessés… Il y a des problèmes à gérer et je suis là pour gérer. Je gère. On va se remettre au travail et ne pas baisser les bras. La saison dernière, ça avait bien commencé et mal fini. Cette année, j’espère qu’on va bien finir. Je rêvais mieux pour mon retour à Bordeaux.
Ce sont les doutes qui expliquent ces mauvais débuts de match ?
Je ne sais pas si c’est le doute. Moi, je fais un constat. On ne peut pas dire que ce ne sont pas des joueurs de qualité. Ce sont quelques nuits sans sommeil pour trouver la solution.
Ils n’évoluent pas à leur niveau ?
Il y en a beaucoup qui ne sont pas au niveau ou plus depuis six mois. Ca travaille bien à l’entraînement mais il faut trouver la clef.
Ce but sur coup-franc doit vous faire enrager ?
Ca me fait enrager car ils prennent le même il y a trois ans.
Le plus inquiétant c’est la fragilité défensive...
Il n’y a pas de fragilité défensive. C’est que j’ai quatre joueurs défendus. Savic, 20 ans, c’est son premier match à Bordeaux. C’est la première fois que Sané et lui jouaient ensemble. Il ne faut pas les condamner ce sont de futurs grands joueurs. On va récupérer Ciani, peut être Henrique...
Pour trouver la clef, sur quoi faut-il travailler ?
Le travail. Sinon, il n’y aurait que des psys comme entraîneur. C’est parler et travailler.
Vous avez changé votre système par rapport à la première journée.
Je n’ai jamais été un entraîneur figé. J’ai toujours changé de système. Le même système on peut le changer directement sur le terrain. Quand vous avez toutes vos armes vous pouvez utiliser tous vos systèmes sinon vous vous adaptez. On est en train de manger notre pain noir.
Avant le match vous disiez que Bordeaux était dos au mur...
On n’a pas bougé.
Que vous inspire le fait que Lyon, Bordeaux et Marseille soient en fin de classement ?
Pour nous c’est plus grave que pour Deschamps et Puel. Je pars de plus loin car ça dure depuis 6 mois.