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Timothy sur les traces de son père George: les Weah, une histoire entre Paris et Marseille

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Timothy Weah est attendu ce mardi soir à Marseille pour s’engager avec l’OM. Comme son père George Weah, Ballon d’or 1995 et ex-président du Liberia, l’attaquant de 25 ans va porter le maillot de l’OM après avoir défendu celui du PSG au début de sa carrière.

Le célèbre nom de famille va à nouveau orner l’un des casiers du vestiaire de l’OM. Un quart de siècle après son père George Weah, Ballon d’or 1995 et ancien président du Liberia (2018-2024), Timothy Weah s’apprête à rejoindre à son tour le club phocéen. Le joueur polyvalent de 25 ans est attendu ce mardi soir à Marseille, où il pourrait être accueilli par de nombreux supporters à sa descente de l’avion. Les dirigeants de l’OM ont trouvé un accord avec leurs homologues de la Juventus pour un prêt de l’international américain (44 sélections, 7 buts) avec une option d’achat obligatoire de 14 millions d’euros (plus 3 millions d’euros de bonus).

Timothy Weah barré par les stars au PSG

De quoi permettre au droitier d’1 ,83m, capable d’évoluer attaquant, ailier ou piston, de revenir en Ligue 1 deux ans après son départ du Losc. En marchant sur les traces de son illustre père, avec un parcours qui l’a mené lui aussi de Paris à Marseille, via quelques escales. Né le 22 février 2000 à New York, Timothy a usé ses premiers crampons aux Etats-Unis avant de rejoindre le centre de formation du PSG en 2014, à l’âge de 14 ans. Sous l’impulsion de son paternel. Lancé chez les pros par Unai Emery en 2018, alors qu’il était à peine majeur, il n’a pas réussi à s’imposer sous les ordres de Thomas Tuchel les mois suivants.

Timothy Weah, le 21 juillet 2018 avec le PSG
Timothy Weah, le 21 juillet 2018 avec le PSG © Icon

Barré par la concurrence des superstars comme Neymar, Kylian Mbappé, Angel Di Maria ou Edinson Cavani, Timothy Weah a d’abord été prêté au Celtic Glasgow début 2019, avant d’être transféré à Lille l’été suivant pour 10 millions d’euros. Au total, le cadet des fils Weah n’a disputé que 265 minutes sous le maillot parisien, avec cinq apparitions en Ligue 1 et deux buts inscrits en août 2018 (contre Caen en championnat et Monaco lors du Trophée des champions). C’est plus que son frère aîné, George Weah Jr, l’ex-attaquant passé brièvement par la réserve du PSG en 2015 et retraité des terrains depuis sept ans.

George Weah, des souvenirs inoubliables à Paris

Mais c’est nettement moins que son père George Weah, qui a laissé une trace indélébile dans l’histoire du club de la capitale. Recruté à l’été 1992 à l’AS Monaco (6,5 millions d’euros), l’avant-centre a joué 138 matchs en trois saisons (toutes compétitions confondues), avec 55 buts et 11 passes décisives. Il a décroché un titre de champion de France (1994), deux Coupe de France (1993, 1995) et une Coupe de la Ligue (1995).

"Mister George" a également disputé trois coupes d’Europe différentes, en atteignant à chaque fois le dernier carré. Une épopée entamée en 1993 avec la Coupe de l’UEFA (ex-Ligue Europa), lors de laquelle Paris a renversé le Real Madrid en quarts de finale grâce à une tête légendaire d’Antoine Kombouaré, avant de se faire sortir par la Juventus de Roberto Baggio. L’année suivante, le PSG est tombé sur Arsenal lors de la Coupe des coupes 1994, après avoir encore éliminé le Real en quarts. Mais la plus belle campagne de George Weah reste celle de 1995 en Ligue des champions, avec une demi-finale perdue face à l’AC Milan, son futur club. Un parcours marqué par son but d’anthologie face au Bayern de Jean-Pierre Papin, le 23 novembre 1994 au stade olympique de Munich. Entré à l’heure de jeu à la place de David Ginola, la star libérienne avait effacé toute la défense bavaroise pour tromper Oliver Kahn d’un missile sous la barre et offrir à son équipe une prestigieuse victoire en phase de groupe (0-1).

George Weah face au Bayern Munich en 1994
George Weah face au Bayern Munich en 1994 © ICON Sport

Une banderole raciste pour sa dernière au Parc

Malgré ses prouesses sur le terrain, l’aventure du grand n°9 s’est mal terminée au Parc des Princes. Déçus de ne pas être à nouveau champions, certains membres du Kop de Boulogne ont déployé une banderole raciste à son encontre lors de son dernier match à domicile face au Havre, le 31 mai 1995. "Weah, on n’a pas besoin de toi", en référence à son départ annoncé à Milan (pour 5,7 millions d’euros), assortis de croix celtiques et de doubles "s", comme ceux de la Schutzstaffel (la garde rapprochée d’Adolf Hitler).

Une opération maintien réussie avec l’OM

Après cette triste sortie, le premier Ballon d’or africain de l’histoire a connu la gloire en Lombardie, avant de passer par Chelsea puis Manchester City et de rejoindre l’OM en octobre 2000. A l’âge de 34 ans. Une signature facilitée par le directeur sportif Marcel Dib, qui l’avait côtoyé à Monaco à ses débuts. Accueilli en héros sur la Canebière, George Weah a eu droit à un immense tifo en son honneur lors de son baptême au Vélodrome face à Lille (0-1).

Au sein d’une équipe en grande difficulté, le buteur libérien a permis à Marseille de se maintenir de justesse en Ligue 1 à l’issue de la saison, en marquant 5 buts et en délivrant 2 passes décisives en 19 apparitions. Avec notamment un doublé contre Monaco (2-1) et une offrande pour Ibrahima Bakayoko lors d’un succès précieux contre le PSG (1-0).

George Weah face à Mauricio Pochettino lors d'OM-PSG, le 17 février 2001
George Weah face à Mauricio Pochettino lors d'OM-PSG, le 17 février 2001 © AFP

George Weah a poussé pour que Timothy vienne à Marseille

Après avoir raccroché les crampons au terme d’une dernière expérience à Al Jazira (Emirats arabes unis), George Weah a organisé son jubilé le 11 juin 2005 au Vélodrome en présence de Zinedine Zidane, Didier Drogba, Marcel Desailly ou Djibril Cissé.

Vingt ans plus tard, il va suivre de près son fils Timothy dans sa nouvelle aventure à l’OM. L’ancien Ballon d’or a d’ailleurs personnellement influé dans ce dossier, sachant que son fils voulait absolument rejoindre la cité phocéenne cet été, après avoir disputé 78 matchs avec la Juventus (7 buts, 7 passes décisives). A voir s’il parviendra à laisser un souvenir aussi puissant que celui de son papa, aujourd’hui âgé de 58 ans et toujours aussi populaire sur le Vieux-Port.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport