Une course à six

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Bordeaux (1er, 53 pts, 27 m.)
Points forts - La pression d’un finish, Bordeaux connaît. Quatrièmes à ce stade la saison dernière, les Girondins avaient enchaîné onze succès de rang pour arracher le titre. Le talent de Gourcuff, Chamakh ou Wendel ne s’est pas évanoui entre-temps. Bordeaux aura en plus l’avantage de ne jouer que deux concurrents directs (Lille et Lyon) et à domicile.
Points faibles - En manque d’oxygène, les Bordelais n’ont pris que six points en six journées. Et le rythme n’est pas prêt de ralentir avec un match en retard, une finale de la Coupe de la Ligue et une qualification probable pour les quarts de la Ligue des champions. L’avenir incertain de Laurent Blanc n’est pas non plus fait pour alléger le climat au Haillan.
Montpellier (2e, 53 pts, 28 m.)
Points forts - Invité surprise, le promu trimbale son insouciance sur tous les terrains de France. Eliminés de toutes les autres compétitions, il bénéficiera d’une fraîcheur que doivent lui envier ses rivaux. Les Montpelliérains ont en outre cette faculté à rebondir après chaque faux-pas. Tout est réuni pour aller au bout de la sensation.
Points faibles - Montpellier a peut-être plus à perdre qu’il ne veut l’avouer. « On serait déçu de finir à la sixième place après un tel parcours », soufflait Jeunechamp après un nul heureux contre Auxerre (1-1), samedi. Les joueurs regrettent également un manque d’engouement populaire. Et les révélations héraultaises attirent déjà les convoitises, Alberto Costa en tête.
Auxerre (3e, 52 pts, 28 m.)
Points forts - Avec quatre victoires et un nul en cinq matchs, l’AJA surfe sur une excellente dynamique. Guidés par l’expérimenté Jean Fernandez, les Bourguignons n’ont pas peur des gros. Hormis Lyon, ils ont épinglé au moins une fois tous les autres prétendants. Et Jelen n’en finit plus de marquer depuis un mois (4 buts en 4 matchs).
Points faibles - Le rendement offensif d’Auxerre est très dépendant de Jelen. Quand le buteur polonais est blessé – ce qui est fréquent – ou maladroit, comme samedi à Montpellier (1-1), Auxerre peine. Sur le papier, l’effectif ajaïste est le moins cliquant de la bande des six. Il peut aussi connaître d’impressionnants trous d’air comme le 6 février à Grenoble (0-5).
Lille (4e, 51 pts, 28 m.)
Points forts – Rudi Garcia s’appuie sur un groupe cohérent, stable et qui recèle plusieurs joueurs capables de faire la différence comme Gervinho, Hazard, Frau ou Obraniak. Les Lillois sont ainsi les seuls à avoir inscrit plus de 50 buts en L1 cette saison.
Points faibles - Toujours engagé en Ligue Europa, Lille va devoir jongler avec un calendrier national très relevé. Au menu : six déplacements, dont Bordeaux, Lyon et Marseille. L’inexpérience d’une lutte pour le titre peut aussi jouer contre l’équipe nordiste, tout comme les sollicitations qui ne vont pas manquer d’affluer pour ses meilleurs éléments.
Lyon (5e, 51 pts, 28 m.)
Points forts – Meilleure équipe du championnat en 2010, l’OL s’est bâti une confiance énorme sur l’exploit de Bernabeu. Claude Puel tire enfin le meilleur d’un groupe riche. La solidité défensive est elle de retour dans le Rhône, Lloris n’ayant encaissé qu’un but en L1 depuis le 20 janvier.
Points faibles – La Ligue des Champions aura-t-elle des effets négatifs en championnat ? Obnubilés par Madrid, les Lyonnais ont laissé échapper de précieux points, avant à Boulogne-sur-Mer (0-0) et après contre les Verts (1-1). Sans ça, ils seraient leaders aujourd’hui. Relâchement inconscient et accumulation des efforts seront les deux grands ennemis du sprint lyonnais.
Marseille (6e, 50 pts, 27 m.)
Les plus – Depuis trois ans, Marseille finit toujours fort. Didier Deschamps a trouvé la formule gagnante et bénéficie d’un effectif suffisamment fourni pour lutter sur plusieurs fronts. Hôte de sept de ses onze derniers matchs de championnat, l’OM effectuera tout de même ses deux derniers déplacements à Lille et Auxerre. Un réel désavantage pour la meilleure équipe hors de ses bases ?
Les moins – Après dix-sept années sans titre, la pression populaire pourrait peser sur les épaules phocéennes, tout comme un calendrier qui se corserait sérieusement en cas de bon parcours en Ligue Europa. Le cas Mbia, qui déclare ouvertement en avoir marre de dépanner en défense centrale, pourrait aussi troubler la quiétude du vestiaire.