Une finale pour l’Europe

Ludovic Obraniak - -
Personne n’ose y croire. Que les pensées soient vertes ou marines et blanches, un doute les accompagne. Se qualifier pour la Ligue Europa ? En début de saison, comme en cours d’exercice d’ailleurs, la prudence et les maux du passé récent invitaient Stéphanois et Bordelais à masquer leurs désirs pourtant réels d’Europe. Elle était pour d’autres. Mais la voilà accessible. Mieux qu’à portée de mains, à 90 minutes de leurs pieds. Entre Saint-Etienne (6e) et Bordeaux (5e), ce dimanche soir (21h), la dernière journée de Ligue 1 est une finale pour l’Europe. Le vainqueur aura de fortes chances d’obtenir son billet, à condition de garder l’avantage aux points ou à la différence de buts sur Rennes (7e), qui reçoit Dijon (19e), et Toulouse, qui accueille Ajaccio (18e).
Quand les Verts ont été régulièrement dans les clous, les Girondins reviennent de nulle part ou presque. Leurs cinq victoires consécutives les ont propulsés dans le fauteuil de « favori », selon Christophe Galtier. « Ils font une excellente deuxième partie de championnat, mais il y a toujours une fin aux séries », espère l’entraîneur stéphanois. Avec Francis Gillot, elles sont pourtant souvent heureuses. Lens et Sochaux ont déjà fêté avec lui des « finish européens ». « A chaque fois que je me suis qualifié pour l’Europe, c’était lors de la dernière journée, rappelle-t-il. Mais je ne suis pas superstitieux, pas du tout. » C’est bien connu, les footeux ne sont jamais superstitieux…
Obraniak : « On revient de tellement loin »
Tout juste croisent-ils les doigts de temps en temps. « Ça fait longtemps que je dis aux joueurs que tout est possible, concède Francis Gillot. On a repris huit points en trois matchs. On a eu un trou en avril (aucune victoire en cinq matchs entre le 17 mars et le 15 avril, ndlr). Je savais que les autres allaient en avoir un également à un moment donné. Toulouse, Rennes et Saint-Etienne l’ont en même temps. Tout s’est bien combiné. » « On revient de tellement loin qu’on n’a pas grand-chose à perdre », ajoute Ludovic Obraniak, qui promet qu’à Geoffroy-Guichard son équipe jouera pour « aller chercher un résultat ». Et comme tout le monde aura son destin en main dans le Chaudron, le spectacle parait garanti. A vérifier, quand même.