
VA-PSG : L’« éboueur » face au milliardaire

Jean-Raymond Legrand - -
Choc des mondes annoncé au stade du Hainaut. Le PSG des Galactiques d’Ancelotti et Leonardo débarque mardi pour le compte de la 17e journée. L’armada parisienne, propriété du fonds d’investissement Qatar Sports Investment (QSI), arrive à Valenciennes. Du clinquant chez les Ch’tis. Comme le Louvre qui a ouvert ses portes à Lens, non loin de là. VAFC, avec son budget de 37 M€ contre 200 M€ pour la forteresse de la capitale. Mais pour l’heure, le monde qui sépare les deux clubs ne se traduit pas au classement de la Ligue 1. Le PSG, 2e, compte trois unités de plus que Valenciennes, convaincant 5e à presque mi-parcours de la saison. Daniel Sanchez et ses joueurs restent invaincus à domicile. Un motif de fierté pour leur président, Jean-Raymond Legrand, 55 ans, arrivé aux commandes il y a deux ans.
Legrand contre Al-Kelhaïfi ? Un face-à-face improbable entre l’industriel des ordures ménagères et le directeur général de la chaine Al Jazira. Entre le supporteur compulsif du VAFC et l’ambassadeur d’un petit royaume gazier à l’appétit insatiable. A 15 ans, Legrand allait au stade, et resquillait pour ne pas payer. « Je me suis dit qu’un jour, j’irais dans la corbeille présidentielle. Et il y a 5 ans quand j’y suis allé, je me suis dit que je serai président. » Destinée. Trajectoire linéaire, quand d’autres étudient le ROI (return on investment) avant de placer leur argent. Club portefeuille contre club de cœur. « C’est le travail qui paie », proteste Legrand quand on lui parle de succès fulgurant. « Il n’ira nulle part ailleurs », assure son entraineur Sanchez.
Admiratif de Nicollin, autre président « dans la poubelle »
Un peu plus à l’ouest, à Lens, Gervais Martel, autre figure du foot nordiste, se débat pour ne pas sombrer avec le club Sang et Or, 5e de Ligue 2. Legrand sait les lendemains qui déchantent, surtout pour des structures familiales. Alors, il surveille à la dépense. « Un franc, pardon…, un euro est un euro ». L’homme n’a pas connu le gaspi. Plutôt le contraire. La récup’ faisait son quotidien, son métier même. « J’étais dans la poubelle », a-t-il l’habitude de dire. A l’instar de Louis Nicollin à Montpellier, autre président à avoir fait dans la « benne ».
« Avec Loulou, on se parle, on se voit, on se regarde même à distance, parce que les déchets laissent des traces entre nous (sic). » L’an dernier, Legrand, tout juste arrivé, ne voulait pas bruler les étapes. « Je suis un jeune président, je dois me faire apprécier de tout le monde », clamait-il. Des débuts conclus par une décente 12e place. Les bons résultats actuels plaident pour lui. Un succès contre Paris leur donnerait un éclat retentissant.