Vainqueur de Caen, Monaco stoppe un début d’hémorragie mais reste convalescent

Baldé buteur contre Caen - AFP
LES TOPS
Les 22 points de Monaco
Avec 19 points au compteur à l’aube de cette 10e journée et six longueurs de retard sur le leader parisien, l’ASM distille une impression de régression par rapport à la saison dernière. Et pourtant. Si dans le jeu, c’est certes moins flamboyant, au niveau comptable les performances monégasques sont les mêmes. La preuve: avec ces trois points de plus conquis sans trop forcer ce samedi contre une pâle équipe caennaise, le champion de France consolide sa deuxième place et compte exactement le même nombre de points que la saison dernière après 10 journées (22pts).
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Il y a un an, les 22 points avaient été atteints après un festival contre Montpellier (6-2). Cette fois, il faut se contenter d’un 2-0 sans relief contre le SMC. Un petit succès très précieux qui met surtout fin à un début d’hémorragie inquiétant sur le Rocher (un mois sans victoire, 1 nul, 1 défaite en L1, 2 défaites à domicile en Ligue des champions). De là à être rassurés? Vu la fin de match poussive, le test de Bordeaux dans une semaine devrait être plus révélateur.
Le trio Lemar-Tielemans-Baldé
Au terme d’une rencontre où la défense n’a que rarement été mise en danger - mais où on peut tout de même saluer les retours de Raggi (de retour de blessure, ses premières minutes cette saison) et Jorge sur les côtés et le bel arrêt de Subasic sur une frappe de Kouakou à la 77e - ce sont forcément les éléments offensifs qui ont attiré les regards à Louis-II. Comme d’habitude, Lemar a su créer le danger sur quasiment chaque prise de balle ou coup de pied arrêté; Tielemans - chaudement applaudi lors de son remplacement par Moutinho à la 82e - a été plus en vue et semble peu à peu trouver sa place dans le milieu de terrain monégasque; enfin, Keita Baldé a ouvert son compteur but en L1 sur une superbe inspiration de… Lemar. Le Sénégalais, titulaire seulement pour la deuxième fois cette saison, en est à 9 buts sur ses 7 dernières titularisations (avec la Lazio et Monaco).
Les 13 buts de Falcao
Absent contre Lyon, Falcao a fêté son retour en convertissant son troisième penalty de la saison. Un but qui a eu le don de soulager son équipe à l’heure de jeu alors que Caen était toujours une menace. En 9 matchs joués, tous en tant que titulaire, le Colombien a marqué treize fois. Il n’y a guère que Nice qui a résisté au goleador sud-américain lors de la 5e journée (4-0 pour le Gym).
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LES FLOPS
Le côté "tueur" qui manque à Monaco
Après vingt premières minutes délicates et disputées au petit trot, Monaco a réussi à tromper la défense caennaise à la 21e minute sur une superbe inspiration de Lemar (une-deux + passe lumineuse en profondeur pour Baldé). Ensuite? L'ASM n'a pas réussi à tuer le match et est longtemps restée sous la menace (pas bien insistante non plus) du Stade Malherbe.
Alors que le match aurait pu être plié à la mi-temps, Monaco a joué à se faire (un peu) peur. Avec un symbole de cette incapacité à tuer le match: Rony Lopes. Souvent dans les bons coups dans un rôle de détonateur sur le côté droit, le Portugais a beaucoup (trop?) gâché. Notamment aux 13e (il vient buter sur le gardien), 37e (seul devant Vercoutre) et 84e minutes (il rate un dribble en contre). Mais aujourd’hui, l’essentiel était ailleurs. "L’important, c’est d’avoir gagné après quatre matchs sans succès, a réagi, visiblement soulagé, Danijel Subasic, le gardien monégasque, au micro de nos confrères de Canal Plus. On a besoin de temps, on a perdu beaucoup de joueurs. On a besoin de confiance et de victoires pour rester en haut du classement."
L’apathie caennaise
Cinquième au soir de la 8e journée, Caen marque le pas et rentre dans le rang. Battu la semaine dernière à domicile par Angers (0-2), le Stade Malherbe a concédé sur le Rocher sa deuxième défaite de rang sur le même score. Encore meilleure défense (ex-aequo) avant ce match (6 buts concédés) malgré les deux buts angevins, Caen perd ce statut après les réalisations de Baldé et Falcao (Montpellier n’a concédé que 6 buts et a joué vendredi), ses deux premiers buts encaissés lors de la première demi-heure cette saison.
Sur un terrain qui ne lui a jamais réussi (6 nuls et désormais 10 défaites en L1), le SMC a surtout de nouveau fait étalage de ses gros soucis d’animation offensive. Jamais tranchants, à l’exception d’une frappe de Kouakou en fin de match (le seul tir cadré), les hommes de Patrice Garande ne trouvent pas de solution et voient donc leur compteur buts bloqué à 7 réalisations seulement cette saison. "On n’a pas trop mal débuté mais le premier but nous a fait mal, a expliqué Ronny Rodelin, l’attaquant caennais sur Canal Plus après le match. Il faut se remettre en question et continuer à travailler. Ce n’est pas parce que on a réussi quelques résultats qu’il faut croire que tout est acquis. On est capable de rivaliser avec ces équipes-là. Il faut y croire, ça se joue dans la tête." Dans la tête, mais aussi en attaque pourrait-on lui rétorquer.
Le penalty accordé à Monaco
Alors que Caen restait une menace pour l’ASM en début de deuxième mi-temps, c’est une décision litigieuse de l’arbitre qui a fait basculer la rencontre. Même dominateurs, les Monégasques ont en effet bénéficié d’un penalty assez généreux à la 59e minute de la part de Monsieur Leonard.
Sur un ballon dégagé par la défense caennaise, Jan Repas, dos au jeu, a heurté Rony Lopes en se retournant. La faute est incontestable… mais elle a été commise hors de la surface. Une décision lourde de conséquence même si on ne voit pas comment le SMC aurait pu renverser les débats.