Valbuena : «Ne plus baisser la cadence»

Le milieu marseillais veut aller chercher le titre pour son coach Eric Gerets. - -
L'OM a été tenu en échec par Toulouse (2-2). Un point de gagné ou deux de perdus ?
Vu la physionomie du match, je pense que cela fait un point de gagné. Ça peut compter pour la fin. Si les Toulousains marquent ce deuxième but, le match est plié. Donc, à mon sens, c'est plus un point de gagné que deux de perdus.
Le duel à distance est désormais lancé avec les Girondins de Bordeaux...
En effet, ça va être un mano a mano. On a vu que Lyon avait aussi perdu des plumes à Valenciennes, preuve que ce championnat est très compliqué. Bordeaux a un calendrier plus facile. On a l'avantage de se dire qu'on a toujours notre destin entre nos mains. Même si Bordeaux gagne ce soir, on sera toujours premiers, sauf s'ils en mettent six ou sept devant Sochaux. Les Girondins sont également dans une bonne période et ils ne lâchent rien. C'est un bon combat qui commence à quatre journées de la fin. Ça s'annonce passionnant.
Ce match nul n'est-il pas la conséquence directe ou indirecte de l'annonce du départ à la fin de la saison d'Eric Gerets ?
En ce moment, on dit que c'est par rapport à ça que l'on est un peu en-dedans. Mais il faut rendre hommage à Toulouse, qui a fait un très bon match. Toutes les rencontres que l'on aura jusqu'à la fin de la saison seront compliquées. Même si on le veut, on ne pourra pas gagner tous les matches. Là, on va attendre le résultat de Bordeaux ce soir. Il faut continuer et bien récupérer, profiter de la dizaine de jours qui s'offre à nous pour aller gagner à Nice. A l'extérieur, on est bien.
Partagez-vous l'avis de certains qui estiment que Lyon a déjà fait une croix sur le titre ?
Je me méfie de Lyon. Ils ont beau être à sept points de nous, ils ont beaucoup d'orgueil, beaucoup de répondant. Ils connaissent une mauvaise passe. Bordeaux l'a connue, Marseille aussi. Actuellement, c'est leur tour. Je pense que Lyon n'est pas mort, même si je préférerais que ce soit le cas !
Si jamais le titre devait vous échapper, est-ce que cela ne serait pas dû aux nombreux points perdus à domicile ?
C'est vrai qu'on en a perdu des points au Vélodrome (ndlr, 19 depuis le début de la saison). Il y a des matches que l'on a donnés, même s'il faut rendre hommage à l'adversaire. Mais avec des si, on referait le monde... Et puis, même avec ces points perdus, on a encore notre destin entre nos mains. Il faut gagner ces quatre matches pour être champions.
Le prochain match pour vous sera un déplacement à Nice, un match toujours particulier. Conserver la place de leader s'annonce délicat...
Je ne vois pas Bordeaux craquer. Mais à l'extérieur, on semble plus libéré, on se lâche un peu plus. L'année dernière, cela nous avait souri d'aller gagner à Nice. Espérons que cette année, on fasse la même chose. C'est bientôt la fin de la saison et chaque victoire nous rapproche un peu plus du titre. On a brûlé notre petit joker face à Toulouse. Il ne faut plus baisser la cadence désormais.
Vos amis bordelais commencent-ils à vous chambrer un peu ?
Oui, ça taquine pas mal. En plus, les Bordelais n'aiment pas l'OM. Ils n'ont envie que d'une chose, rééditer leur performance de l'année 1999, année où ils avaient été sacrés champions.
L'annonce du départ d'Eric Gerets vous a forcément touché. Vous vous êtes dit « abasourdi »...
Oui, ça me fait un petit quelque chose, même si je m'en doutais. Il est arrivé à l'OM à un moment où le club n'était pas dans une bonne position. On avait besoin de quelqu'un d'ambitieux, de déterminé. L'OM l'a trouvé et il a su nous inculquer des valeurs importantes comme la gagne. Et puis pour moi, c'est particulier. C'est lui qui a changé ma carrière quand même. Si je mesure mon parcours du National à aujourd'hui, il en fait énormément partie. Il m'a fait confiance. Son départ me touche et me déçoit. Maintenant, on respecte son choix.
Eric Gerets partant, cela pourrait-il avoir une incidence sur votre avenir à l'OM ?
J'ai signé jusqu'en 2013. Je l'ai dit en arrivant, je suis venu ici pour gagner des titres. Je me sens super bien ici. Le coach va partir, je peux avoir une réflexion, certes, mais on verra. On ne sait pas à quelle place on va finir cette saison, qui va le remplacer, qui va arriver, qui va partir. Tant que j'aurai de l'émotion dans ce club, tant que je vivrai des moments forts ici, je continuerai. Le jour où je n'en aurai plus, je partirai.
Ce titre, vous allez également aller le chercher pour lui, non ?
Oui, parce qu'il le mérite. Il a été patient avec nous. Cela n'a pas été évident de nous inculquer des valeurs. L'OM est un club particulier. Ce n'est pas facile de s'imposer ici. Les supporters sont exigeants. Le contexte l'est également. Je pense qu'il a su renverser la situation. Personnellement, c'est la première fois que je vois un nom de coach scandé par le public. Il mérite d'être champion.
Dans le vestiaire, vous ne vous dites pas quand même que le club aurait dû tout faire pour le retenir ?
On ne connaît pas les dessous de cette affaire. On a un super coach qui joue le titre de champion. Le voir partir comme ça n'est pas bien compris par les joueurs. Il doit bien y avoir des explications. On savait très bien que si on faisait une contre-performance, les médias diraient qu'un ressort s'est cassé. Je vous certifie que non. Le coach nous l'a bien dit. Il veut être champion avec nous. Il y a toujours de l'exigence de sa part.
Comment réagiriez si vous apprenez qu'Eric Gerets est parti pour négocier ailleurs un contrat juteux ?
C'est son choix. Là où il ira, il faudra respecter son choix. Quel que soit l'endroit où il va, on pourra dire qu'il aura laissé une grande trace à l'OM. Il est adulé des supporters. Cela faisait longtemps qu'à Marseille un coach n'avait pas été aussi aimé. On respectera son choix comme on respectera sa destination.
Recueilli par Florent Germain (RMC Sport)