Vélodrome : le coup de gueule de Pape Diouf

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Pape, que pensez-vous de toute cette affaire autour du prix de location du Vélodrome ?
Je regrette que cette guéguerre soit portée sur la place publique. Elle aurait dû se régler avec une discussion entre les personnes concernées pour trouver la meilleure solution pour le club et la ville. Il est essentiel que l’OM puisse jouer au Vélodrome. Mais quand on est contribuable, on ne peut pas être insensible à ce que disent les élus. Cette ambivalence des sentiments aurai dû amener les uns et les autres à plus de responsabilités et à se réunir pour discuter.
La Mairie semble prête à faire un pas en avant pour obtenir un compromis...
C’est normal. Je ne vois pas pourquoi le club userait d’une démarche s’apparentant au chantage dans une affaire qui concerne toute une ville et tout un ensemble de supporters. Dans cette affaire, il y a une démarche jusqu’au-boutiste du club qui ne me parait pas être très convenable et ne me parait pas être la meilleure démarche. Il aurait fallu discuter. Il aurait fallu donner des arguments de part et d’autre. Il faudrait que le ton change un peu, et celui du club est celui que l’on entend le plus. La dernière saison n’a pas été très brillante et on n’a parlé que de Bielsa. Cette année, à l’orée d’une saison qui commence à peine, on ne parle que du stade. Ça peut presque déjà être une explication commode d’une saison qui ne serait pas réussie. Il faut revenir à des choses plus simples. Au terrain. Quand j’entends certains dire que c’est la mort annoncée du club si on maintient ces tarifs-là, c’est forcer les termes. Une discussion est possible. Penser que l’OM ne peut survivre sans baisser le loyer du stade, c’est aussi prendre les gens pour ce qu’ils ne sont pas. Dans un club comme l’OM, pour faire des économies substantielles, ça se passe au niveau de la politique sportive.
Imaginez-vous l'OM disputer plusieurs matches en dehors du Vélodrome ?
Absolument pas. Pour une raison qui relève de la logique. L’OM est légalement une propriété privée. Mais dans la réalité, ça reste un bien public qui appartient aux supporters. On ne peut pas prendre le club en otage dans un sens ou dans un autre. On doit arriver à une position d’entente. On ne peut pas en rester sur l’idée qu’un groupe de personnes décide du sort de l’OM. Ce club, c’est plus d’un siècle d’histoire. Les dirigeants passeront et le club continuera à vivre. Il faut aussi tenir compte de cela et revenir à la raison.
L'Association OM, présidée par Jean-Pierre Foucault, exige que le club revienne sur sa décision...
Cela montre que je ne suis pas le seul à penser qu’on doit pouvoir arriver à une solution à l’amiable. On en fait une affaire gigantesque alors qu’elle n’aurait jamais dû l’être. C’est la première fois dans l’histoire qu’une telle menace est brandie. Si l’OM joue à Montpellier ou à Nice, soyons sérieux, cela va amoindrir ses recettes de façon considérable et ne pas atteindre les objectifs financiers des dirigeants. La somme de 8 millions peut être jugée importante et on peut revenir dessus, ce que la Mairie semble vouloir faire, mais il ne faut pas brandir tout de suite la menace du chantage. Il faut discuter, faire entendre raison aux uns ou aux autres. Il faut comprendre que les élus qui ont pris cette décision sont aussi des supporters marseillais.
Êtes-vous surpris par l'attitude des dirigeants actuels de l'OM ?
Je suis un peu juge et partie, ce qui fait que mes propos sont interprétés, mais plus rien ne me surprend. Il faut arrêter d’appeler communication d’un club ce qui n’est en réalité que manœuvre souterraine. Il faut redonner de la transparence à l’OM. Faire en sorte que ce club redevienne ce qu’il a toujours été, un bien public qui appartient à tout le monde. Il faut poser les choses sur la table et que la majorité silencieuse des supporters fasse entendre sa voix.
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