A Munich, le rouge est mis

A 48 heures de la finale de la Ligue des champions entre le Bayern et Chelsea, la métropole bavaroise ne baigne pas encore dans une grande effervescence. Mais ne demande qu’à s’enflammer. Reportage.

« Leur » finale, dans « leur » Allianz Arena. Les supporters du Bayern ont passé des heures et des heures cette saison à deviser sur la possibilité de voir leur équipe fêter à la maison un cinquième sacre européen (après 1974, 1975, 1976 et 2001). Le grand rendez-vous est pour samedi, face à Chelsea (20h45). Très attendu, il s’accompagne pourtant d’une certaine frustration. Car les travées du stade munichois seront le seul endroit de la ville où les fans allemands ne seront pas comme chez eux. Au nom du partage de l’espace au plus près du spectacle, les « Rouge » n’ont pu récupérer « que » 17 500 places.

Elles se négocient donc au prix fort sur internet ou au marché noir, à l’image des… 14 734 euros qu’a dû dépenser un inconditionnel plutôt fortuné. Pour les milliers d’autres supporters bavarois qui voudront vivre l’événement comme il se doit, l’Olympiapark, où l’UEFA a installé le « Festival » qui précède depuis six ans les finales de la Ligue des champions dans les villes hôtes, sera une étape immanquable. C’est là que battra le cœur munichois, même si d’autres écrans géants seront installés dans la ville.

« Toute la ville l’espérait »

« Ça aurait été mieux d’avoir des billets pour le match, reconnait Mike, maillot du Bayern sur le dos. Mais c’est déjà bien d’avoir cette finale ici. C’est super pour la ville. Il va y avoir beaucoup de monde. Toute la ville espérait que le Bayern se qualifie pour la finale. » Et le calme qui régnait ce jeudi à Munich cachait bien mal le désir de triomphe qui anime les Munichois, alors que le bourgmestre et la presse leur ont demandé de s’habiller en rouge et blanc samedi. « Nous devons la gagner, cette finale, prévient Mike. Il n’y aura pas d’excuse. » 

Ou comment rappeler à 48 heures du match l’obligation de vaincre devant laquelle sont placés Franck Ribéry et ses coéquipiers, dominés en Bundesliga et en Coupe d’Allemagne par le Borussia Dortmund. « On est heureux d’avoir battu le Real Madrid en demi-finales cette année (2-1, 1-2, 3-1 aux tab) et encore plus d’accueillir cette finale à la maison, poursuit Dominik, casquette et écharpe aux couleurs du Bayern. C’est fantastique. Je pense qu’on peut avoir confiance, même s’il faut respecter Chelsea. Ça va être un match difficile mais j’espère qu’il y aura 2-1 pour le Bayern. » Une longue et douce nuit s’annoncerait…